"Economies budgétaires, hausse de la CSG, il faut un choc d'offre global"

Vous essayez de convaincre François Hollande de réaliser un « choc d\'offre ». Pourquoi est-il nécessaire ?-Les entreprises ont besoin d\'un tel signal pour créer des emplois, car elles sont confrontées à un vrai problème de coût du travail. Pour moi, le choc d\'offre doit s\'entendre globalement. Il s\'agit en premier lieu de redonner confiance dans la capacité du gouvernement à maîtriser les déficits publics, pour pouvoir mieux investir dans la croissance. Il est donc nécessaire d\'explorer des pistes d\'économies qui ne l\'ont pas été. Je pense à l\'assurance maladie, notamment. L\'hôpital recèle des gains de productivité potentiels importants. Les prix des médicaments sont encore trop élevés, les génériques insuffisamment développés. Il faut aussi s\'attaquer enfin aux doublons administratifs, notamment entre l\'Etat et les collectivités locales. A cet égard, la nouvelle étape de décentralisation doit être l\'occasion d\'une forte rationalisation. S\'agissant du coût du travail, je préconise une hausse de la CSG finançant une baisse des cotisations sociales employeur. L\'idée n\'est pas d\'impacter les salariés : ceux-ci verraient leur salaire net maintenu. Ce seraient donc les épargnants et les retraités qui financeraient cet allègement de cotisations. Pour ces derniers, il doit être possible d\'éviter une baisse des pensions en valeur, en échelonnant la hausse de la CSG, au fur et à mesure que les retraites sont revalorisées.-N\'y a-il pas aussi un problème de demande, en Europe ? Les derniers indicateurs témoignent d\'un risque d\'entrée en récession. Comment réduire les déficits dans ces conditions, notamment en France ?On peut esperer un léger rebond de la croissance en 2013. Dans ce cas, si la hausse du PIB est conforme ou supérieure aux prévisions de Bercy (1,2% pour l\'an prochain) je crois qu\'il faut coûte que coûte parvenir à ramener le déficit, en France, à 3% du PIB en 2013.C\'est important pour crédibiliser la France au sein de la zone Euro.Les hausses d\'impôt ne vont-elles pas peser sur la conjoncture ?Les hausses d\'impôt décidées par François Hollande sont assez bien calibrées pour ne pas peser outre mesure sur la conjoncture. Elles ne touchent pas les consommateurs.Et si ce rebond n\'a pas lieu en 2013?Si la croissance tombe au dessous de 1% en 2013, alors je crois que nous devrons insister auprès de nos partenaires européens pour que l\'objectif ne soit pas un 3% de déficit nominal, mais un 3% structurel, c\'est-à-dire corrigé par le cycle économique. Notez d\'ailleurs que les objectifs de dettes et de déficits publics spécifiés dans le « fiscal pact » le sont en termes structurels.Une négociation difficile...Certes, mais je suis optimiste a partir de moment ou la France affiche un sérieux en matière de réduction des dépenses publiques et une volonté d\'avancer vers une plus grande intégration économique au sein de la zone euro. En particulier, si les européens acceptent l\'idée d\'une autorité budgétaire a la fois indépendante et légitime (par exemple sur le modèle de la BCE) et qui validerait ex ante les budgets publics nationaux, alors les Allemands seront prêts à faire des concessions. A la fois sur la souplesse des critères de déficits, et sur la mutualisation des dettes, par exemple en permettant à la BCE d\'acheter des obligations italiennes sur le marché secondaire en cas de hausse excessive des taux d\'intérêt.  
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