Air France : le plan pour muscler sa low-cost Transavia

C\'est le 4 octobre qu\'Air France-KLM et Air France détailleront les mesures supplémentaires du plan de restructuration Transform 2015 pour redresser les activités court et moyen-courriers et cargo du groupe, fortement déficitaires. Pour rappel, Transform vise à réduire la dette de 2 milliards d\'euros entre 2012 et 2015, à 4,5 milliards, via une génération de cash flow de 2 milliards hors investissements. Pour Air France, déficitaire depuis 5 ans, ces mesures structurelles complèteront la mise en place d\'un nouveau plan de départs volontaires concernant 2.500 personnes, prioritairement ciblé vers le personnel en escale travaillant dans l\'assistance en aéroports.Triplement de la flottePour enfin redresser le court et moyen-courrier (500 millions d\'euros de pertes en 2012) complètement débordé par les compagnies à bas coûts, Air France va muscler Transavia France, sa filiale mi-charter mi-low-cost. Selon nos informations, la direction compte réduire la voilure d\'Air France sur certaines lignes domestiques et développer dans le même temps Transavia sur des lignes européennes. L\'objectif est de faire passer la flotte de Transavia à une trentaine d\'avions d\'ici à 5 ans, soit un quasi triplement par rapport à cet été (11 avions en exploitation) et un quasi quadruplement par rapport à l\'an dernier (8 avions). Inversement, la flotte d\'Air France devrait perdre une dizaine d\'appareils moyen-courriers. La flotte de Transavia restera tout Boeing 737-800 (en location).>> Lire aussi : Air France face aux low-cost, la pression de British Airways et LufthansaPriorité à OrlyCe projet concerne l\'aéroport d\'Orly. En tout cas en 2014. La suppression de lignes ou la réduction du nombre de vols sur certaines routes d\'Air France permettra de transférer des créneaux horaires pour le développement en Europe de Transavia. Par ailleurs, Air France n\'exclut pas de mettre fin, à terme, à des accords de partage de codes avec certaines compagnies partenaires qui assurent pour elles un certain nombre de routes pour fournir de l\'activité à Transavia. Cela pourrait être le cas avec la compagnie espagnole Air Europa qui effectue pour le compte d\'Air France plusieurs lignes vers l\'Espagne comme Séville ou Malaga. Autant de destinations « loisirs » qui pourraient être confiées à Transavia. Cette dernière ne sera donc pas positionnée sur les bases province d\'Air France de Nice, Toulouse, et Marseille (au moins dans un premier temps), où d\'ailleurs l\'activité d\'Air France va être une nouvelle fois réduite.Evolution du modèleLe modèle de Transavia va donc être complètement modifié. Jusqu\'ici, Transavia ne devait pas faire d\'ombre à Air France. Elle ne pouvait pas se positionner sur des lignes exploitées par sa maison-mère, à l\'exception d\'une ou deux lignes comme Marrakech. Demain, elle va remplacer Air France, même si dans un premier temps, elle n\'assurera pas de vols domestiques. En outre, son modèle hybride de commercialisation (une partie aux tour-opérateurs, l\'autre en vols secs auprès du grand public), est appelé à évoluer vers un modèle essentiellement « B to C ». Plusieurs obstaclesPour autant, derrière ce plan de marche, plusieurs dossiers cruciaux sont encore en suspens. Ce transfert d\'activité d\'Air France à Transavia suppose un transfert des pilotes d\'Air France vers Transavia aux conditions de Transavia (grosso modo, plus d\'heures de vols pour le même salaire). Pour cela il faudra trouver un accord avec le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d\'Air France afin de lever l\'accord actuel sur le périmètre de Transavia (14 avions). Or, ces derniers ne veulent pas être les seuls à faire des efforts. Et souhaitent s\'assurer que ce transfert d\'activité vers Transavia n\'entraîne pas un transfert de structure de coûts. Autrement dit, que Transavia, qui utilise des sous-traitants pour l\'assistance en escale, ne soit pas obligée d\'utiliser les services en escale d\'Air France, dont les prix son supérieurs au marché. La direction n\'entend pas faire ce choix. D\'où son hésitation à transférer Transavia d\'Orly Sud à Orly Ouest, le fief d\'Air France. Et son intention de ne pas ouvrir de vols domestiques (ou de se positionner sur les bases de province) au moins dans un premier temps. Pour autant, certains transferts de compétence d\'Air France à sa filiale low-cost semblent nécessaires pour assurer la fiabilité de l\'exploitation. Pour beaucoup, en raison de la gestion difficile de plusieurs pannes d\'avions, Transavia est incapable, dans sa structure actuelle, d\'absorber une augmentation massive de sa flotte. 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.