Les nuages s'accumulent au-dessus des banques britanniques

Les banques britanniques traversent une nouvelle période de turbulence, qui pourrait s'aggraver dans les mois à venir. Sans pour autant être une véritable rechute, leur rebond du premier semestre de l'année s'est désormais nettement ralenti.Avec Barclays ce mardi, les quatre grandes banques britanniques ont désormais présenté leurs résultats du troisième trimestre. Toutes avertissent que l'amélioration récente de la conjoncture ne devrait pas durer. Barclays a ajouté au concert des inquiétudes, avec un bénéfice avant impôts qui chute fortement à 327 millions de livres (380 millions d'euros), quatre fois moins que l'an dernier à la même période. Certes, c'est en grande partie un effet comptable (la valeur de sa dette a été révisée), mais cela reflète une période nettement plus difficile dans sa banque d'investissement (voir ci-contre). Avant Barclays, HSBC avait aussi averti, parlant d'un troisième trimestre « plus dur » que le premier semestre. Si son bénéfice progresse par rapport à 2009, c'est à un rythme désormais nettement moins rapide que début 2010. « Les craintes de retomber en récession en Occident sont trop fortes, mais la reprise prend clairement plus de temps que lors des crises précédentes », estime Michael Geoghegan, son directeur général (qui quitte son poste le 1er janvier). Pire encore, pour HSBC : l'Asie risque la surchauffe bancaire. Michael Geoghegan estime que toutes les banques se précipitent en même temps vers l'Extrême-Orient, cassant les prix et prêtant trop facilement.Du côté des deux banques semi-nationalisées, le ton est également à l'avertissement. Royal Bank of Scotland (RBS), détenue par l'Etat à 84%, est même repassée dans le rouge au troisième trimestre, avec une perte avant impôts de 1,4 milliard de livres (1,6 milliard d'euros). Là encore, il s'agit essentiellement d'une affaire comptable, et la plupart des analystes estiment que RBS continue son rétablissement. Néanmoins, cette rechute illustre sa fragilité. Elle se fait en particulier rattraper par les secousses irlandaises, pays où ses provisions pour mauvaise dette ont encore une fois augmenté. L'affaire n'est pas anecdotique : son portefeuille en Irlande représente presque 10 % de l'ensemble de ses prêts.Chômage et austéritéLloyds Banking Group, qui appartient à 41 % à l'Etat britannique, a également averti la semaine dernière ses actionnaires de ne pas s'attendre à un rebond trop rapide de l'économie britannique. Si la banque va réaliser cette année son premier bénéfice net depuis 2007, elle craint le moment où les taux d'intérêt britanniques augmenteront. Beaucoup de foyers britanniques n'ont pas trop souffert de la crise parce qu'ils ont bénéficié directement de la chute du taux directeur à 0,5 % - via des prêts immobiliers à taux variable. Mais la première hausse risque de frapper de plein fouet les Britanniques, affaiblis par une hausse du chômage et un plan d'austérité gouvernemental très dur. De Lloyds à HSBC, les quatre grandes banques britanniques vont donc connaître une période agitée dans les mois à venir.
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