Médecine  :  les facs de province font preuve de dynamisme

Les provinciales disposent parfois de très bonnes équipes de recherche clinique.Combien sont-ils au juste à se rêver médecins ? Chaque année, plus de 50.000 étudiants s'inscrivent en première année (PCEM1) dans l'une des 32 facultés de médecine en espérant passer le cap du concours (lire ci-dessous). Autant dire que la première étude comparative que vient de publier l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) va retenir l'attention. Pour autant, le travail de l'Aeres vise avant tout à évaluer ces facultés afin, à terme, de leur préconiser des améliorations dans le cadre de la loi LRU sur l'autonomie. Et pourrait à ce titre avoir quelque incidence sur les moyens accordés aux universités. Mais dans l'ensemble, ce premier exercice est salué, jugé, comme par Axel Kahn, le président de Paris V-Descartes, « dans l'air du temps ».« L'objectif est de faire office d'aiguillon pour les universités, argue Jean-François Dhainaut, le président de l'Aeres. Nous avons commencé par les facultés de médecine car elles disposent d'indicateurs reconnus. » En l'occurrence, l'examen classant national (ECN), ce fameux concours d'internat d'entrée en 3e cycle. Mieux l'étudiant est placé, plus il peut choisir sa spécialité. Le classement ECN réalisé par l'Aeres (résultats 2006 à 2008) fait, sans surprise, la part belle aux grandes facs que sont Paris V-Descartes, Paris VI-Pierre-et-Marie-Curie (UPMC), Versailles Saint-Quentin (UFR Paris Île-de-France Ouest) et Aix Marseille II. Ce sont elles qui bénéficient des meilleurs taux d'encadrement (nombre d'étudiants par enseignant hospitalo-universitaire). « Incontestablement, il y a une relation entre les résultats à l'ECN et l'encadrement », note Patrice Deteix, le président de la Conférence des doyens de médecine. Ce qui n'empêche pas certaines « petites », plus récentes, d'obtenir des scores honorables, comme Tours. Explication de son président, Loïc Vaillant : « Nous avons élevé le niveau d'exigence en amont de l'ECN et fait des efforts en matière de pédagogie. »Par ailleurs, en prenant en compte la recherche, l'étude de l'Aeres offre une cartographie beaucoup plus contrastée. « En recherche clinique, les provinciales s'en sortent », relève Jean-François Dhainaut. Si elles sont moins bien placées en recherche fondamentale, car intégrant moins d'unités labellisées Inserm ou CNRS, et donc moins de chercheurs à temps plein, elles disposent parfois de très bonnes équipes de recherche clinique, à l'origine de nombreux programmes. Seul problème, ces unités ne sont pas labellisées (une réflexion est en cours pour y remédier) et leurs travaux pas reconnus.Ajustements à réaliserS'il a le mérite d'exister, ce premier comparatif mérite donc d'être affiné. En témoigne le cas de Paris XIII-Bobigny, dernière du classement ECN. « 50 % de nos étudiants viennent de Seine-Saint-Denis et la plupart d'entre eux se destinent à la médecine générale. Ils ne visent donc pas nécessairement une bonne place à l'ECN », décrypte Jean-Loup Salzmann, son président. Par ailleurs, Paris XIII, où une nouvelle unité Inserm a récemment été labellisée, est bien placé en matière de recherche.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.