L'État réduit ses effectifs, les établissements publics embauchent

Début décembre, Éric Woerth réunira les responsables des 655 opérateurs de l'État, ces innombrables structures publiques, CEA, CNRS, Oséo, Pôle emploi, Voies Navigables de France (VNF) ou autre Agence de financement des insfrastructures de transport (Afit), qui sont autant de bras armés de l'État. Avec l'accord de Matignon, où des réunions de cadrage ont déjà eu lieu en septembre, le ministre du Budget et des Comptes sociaux va leur demander de faire des économies de fonctionnement tout en s'engageant à améliorer leurs procédures.Depuis deux ans, le gouvernement a engagé une révision générale des politiques publiques (RGPP) pour les administrations d'État, avec un résultat il est vrai modeste puisque 7 milliards seulement d'économies sont attendus sur la période 2008-2011.Cette fois, il veut impliquer les opérateurs de l'État. Bercy estime en effet possible de trouver du « gras » dans leur fonctionnement, voire carrément de tailler dans certaines structures à l'utilité qui ne saute pas aux yeux. Déjà, en début d'année, Éric Woerth avait piqué un coup de sang contre les principaux opérateurs accusés de traîner les pieds pour faire connaître l'état exact de leur patrimoine immobilier. Il avait fallu que le ministre menace leurs dirigeants de réviser à la baisse le montant de leurs primes de résultat pour obtenir les fameux chiffres?Les 655 opérateurs de l'État sont visiblement dans le collimateur. Rapporteur des crédits de la fonction publique, Georges Tron, député UMP de l'Essonne, a mis le doigt sur un curieux paradoxe : alors que les fonctionnaires d'État seront 33.400 de moins l'an prochain, les effectifs des opérateurs augmenteront de 70.000. Ce qui tempère largement la règle sarkozyenne du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux ! Certes, pour les trois quarts, cet accroissement s'explique par des transferts de postes (en direction des universités en particulier). Mais à périmètre constant, les opérateurs embaucheront quand même 352 personnes supplémentaires. « Ils s'affranchissent des disciplines auxquelles ils devraient se soumettre », déplore Georges Tron. De quoi apporter de l'eau au moulin de Bercy. P.  C.
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