La conférence sur le climat peine à trouver des fonds

À quelques heures de la clôture de la conférence sur le climat, à Cancún, les 192 délégations réunies autour de la table des négociations peinaient à trouver un compromis, en particulier sur la question sensible de l'aide financière aux pays du Sud, et ainsi éviter, un an après Copenhague, une nouvelle déconvenue.Assis à la terrasse de l'hôtel Moon Palace, le béninois Ibila Djibril est dépité. « Sans argent, nos projets écologiques sont au point mort », peste le négociateur du Bénin. Clé décisive de ces négociations, car ils ont le pouvoir d'emporter l'adhésion des pays émergents à une action internationale contre les dérèglements climatiques, les financements de soutien aux pays en développement ne sont pas au rendez-vous à Cancún. De quoi entamer la confiance du Sud. À Copenhague en 2009, les pays industrialisés s'étaient engagés à débloquer des flux financiers pour aider le sud face aux changements climatiques : 10 milliards de dollars l'an entre 2010 et 2012 (financements « Fast start »), avant une montée en puissance jusqu'à 100 milliards de dollars par an à l'horizon 2020. « Les pays émergents et pauvres sont amers face au double discours des pays riches, regrette Pierre Radanne, membre de la délégation de la République démocratique du Congo. Le fonds par où transiteront ces sommes, le Fonds Vert, sera sans doute créé vendredi soir mais pour l'instant il reste une coquille vide. » D'autant que, selon lui, un quart seulement du « fast start » serait de l'argent frais, le reste émanant de la classique aide au développement recyclé.La gestion de ce fonds inquiète également le Sud. Certains pays développés militent pour une gouvernance par un comité d'experts de la Banque mondiale avec le recours à de l'argent privé. « Nous, nous voulons que les Nations-Unies le gèrent à partir de fonds publics pour éviter une perte de contrôle », insiste Ibila Djibril. Le temps presse pour les pays les plus vulnérables : « 25 % de nos terres cultivables sont inondées chaque année à cause du réchauffement climatique », s'alarme Hasan Mahmud, ministre de l'Environnement du Bangladesh. Frédéric Saliba à Cancú
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