Macif, Matmut et Maif s'allient au sein de Sferen

La gestation aura duré un peu moins de neuf mois. Officialisée le 24 mars, l'union des mutuelles Macif, Maif et Matmut a donné naissance ce mardi à Sferen. Une société de groupe d'assurance mutuelle (Sgam) qui affiche 10,3 millions de sociétaires pour 9,2 milliards d'euros de revenus, et dont le nom est censé évoquer l'universalité, la stabilité et l'énergie (voir le logo ci-contre). Comme nous l'annoncions lundi, cette structure faîtière contrôlée par ses membres est présidée par Roger Belot, le président de la Maif, épaulé par deux vice-présidents, Gérard Andreck (Macif) et Daniel Havis (Matmut) dans le cadre d'une présidence tournante de deux ans. Les « trois marrants » (comme les désignent certains assureurs facétieux en référence au nom de code du projet de Sgam, « Trimaran ») ont aussi confirmé que Roger Belot assurerait la direction générale en attendant que le poste soit fourni, probablement en interne, au cours du premier trimestre 2010. Pour mémoire, le conseil d'administration compte quinze membres issus à parité des trois mutuelles, ainsi que trois observateurs salariés dont la voix est consultative. En assemblée générale, chacun des trois fondateurs dispose d'un socle de 15 %, le reste des voix étant attribué au prorata des sociétaires en assurance dommages, ce qui confère 42 % à Macif contre 29 % à Maif comme à Matmut. L'opération a été notifiée au régulateur sectoriel, qui a trois mois pour statuer, ainsi qu'à l'Autorité de la concurrence.trois objectifsCe « pôle fédérateur mutualiste », qui a vocation à accueillir, à terme, d'autres acteurs de l'économie sociale (lire encadré), présente un triple objectif. Il s'agit d'abord de « conforter la position » de ses membres en relevant « les défis stratégiques de la croissance, de l'innovation, de l'optimisation des marges respectives de solvabilité et de la maîtrise des coûts », notamment grâce à des synergies et à des collaborations dans sept domaines prioritaires (achats assurance et hors assurance, gestion d'actifs, assurance-vie, réassurance, assurance emprunteur, services à la personne). Mais aussi d'atteindre une taille critique pour figurer parmi les leaders d'un marché de l'assurance soumis à de fortes contraintes (lire ci-dessous). La Sgam vise enfin à pérenniser l'avenir des mutuelles grâce à un système de solidarité financière. En clair, si l'un de ses membres se trouve en difficulté, notamment si sa marge de solvabilité descend sous 115 %, la Sgam prévoit, après épuisement des mesures individuelles (à l'exception du rappel de cotisations), un soutien « automatique » de 50 millions d'euros, auquel pourra s'ajouter un soutien « facultatif » de 150 millions, soit jusqu'à 200 millions versés à parité par les deux autres mutuelles. Des montants significatifs, puisqu'ils représenteraient un « coup de pouce » de 7 à 40 points de pourcentage sur la marge de solvabilité d'un acteur comme la Maif.
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