Le temps presse. Dans moins d'un mois, toutes les foncières françaises bénéficiant du statut fiscal SIIC qui ne se seront pas mises en adéquation avec l'impératif d'être détenues à 60 % au maximum par leur actionnaire de référence perdront cet avantage soit momentanément, soit définitivement. Aujourd'hui, toutes celles qui ne sont pas d'équerre s'activent. conseil reportéDans ce contexte, plusieurs opérations sont sur le point d'être annoncées. Selon nos informations, Icade, la foncière de la Caisse des dépôts qui vient de récolter la coquette somme de 2 milliards d'euros de la vente de ses logements sociaux, s'apprêterait à mettre la main sur la Compagnie la Lucette (ex-Mines de la Lucette), la foncière détenue à 94,7 % par la division immobilière de la banque américaine Morgan Stanley. Mardi 8 décembre, Icade devait réunir son conseil d'administration. Il a, en fait, été repoussé à la dernière minute au 18 décembre. Ce report aurait pour origine la finalisation du rachat de cette société immobilière cotée qui vaut 266 millions d'euros en Bourse. On savait Icade à la recherche de nouveaux actifs, de manière à utiliser rapidement le fruit de sa récente opération de cession, même si certains regrettent que l'argent provenant d'actifs sociaux serve à sortir de l'impasse une banque américaine. La Compagnie la Lucette est aux abois compte tenu de sa situation capitalistique. Les deux groupes étaient donc faits pour s'entendre. D'autant que la banque américaine ne cachait pas son souhait, depuis plusieurs mois, de se défaire de cette participation. La foncière a publié au titre du premier semestre 2009 une perte nette de 211 millions d'euros. Son ANR (actif net réévalué) s'établissait à cette date à 13,60 euros par action, faisant ressortir une décote de 24 % par rapport à son cours de Bourse actuel. Lors d'une assemblée générale réunie le 24 novembre, les actionnaires ont voté le versement d'un dividende exceptionnel de 24 millions d'euros. Une aubaine pour les détenteurs de titres actuels avant la passation de pouvoirs. Une façon pragmatique, il est vrai, de compenser la baisse de l'action en Bourse depuis la fin 2006. La Lucette est à la tête d'un beau portefeuille d'immeubles de bureaux situés en Île-de-France et d'entrepôts dans plusieurs zones industrielles en France pour une valeur de 1,6 milliard d'euros.En début de semaine, Commerz Real, le principal actionnaire allemand de Cegereal, autre foncière cotée à Paris, a annoncé avoir cédé 7 % du capital de l'entreprise à un investisseur privé de façon, justement, à se mettre en conformité avec les impératifs de SIIC 4. À la tête d'un patrimoine d'un peu moins de 900 millions d'euros, Cegereal vaut 322 millions d'euros en Bourse. On disait également cette entité mal en point avec la participation de son actionnaire de référence. Elle a finalement réussi à se sortir d'affaire. n La Compagnie la Lucette, à la tête d'un portefeuille d'une valeur de 1,6 milliard d'euros, est aux abois compte tenu de sa situation capitalistique.

latribune.fr

10 Déc 2009, 1:45

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