Bull veut insuffler le sens du commerce à ses ingénieurs

Les ingénieurs de Bull vont devoir se muer en super VRP. C'est l'un des principaux messages délivrés par Philippe Vannier, le nouveau patron du groupe français d'informatique, lors de la présentation, jeudi, de son plan stratégique à trois ans, « BullWay 2013 ». « Pour réaliser notre objectif de croissance rentable, nous devons faire de Bull une entreprise orientée vers ses clients, afin de mieux les cibler, les servir et les fidéliser. À l'heure actuelle, le groupe a surtout une culture d'ingénieurs », a déclaré le PDG, arrivé aux commandes en mai, après la démission surprise et plus ou moins forcée de Didier Lamouche. Pour Philippe Vannier, chacun des 8.600 collaborateurs de Bull « doit devenir un vendeur ». Comme tout commercial qui se respecte, les salariés devront effectuer un certain nombre de visites-clients par mois et remplir des objectifs de ventes. Une véritable révolution culturelle.Potentiel des pays ÉmergentsMais Bull ne peut pas faire l'économie de cette transformation. « Cela fait quinze ans que le groupe n'a pas enchaîné deux années de croissance de son chiffre d'affaires », argumente Philippe Vannier, qui table sur des ventes comprises entre 1,35 et 1,45 milliard d'euros en 2013, contre 1,11 milliard en 2009, soit un bond de l'ordre de 26 % en quatre ans. Bull doit d'autant plus « placer le client au coeur de ses préoccupations », comme le dit son PDG, que la concurrence chinoise se fait plus rude. Le 15 novembre, la Chine est ainsi devenue le numéro un mondial des supercalculateurs, en termes de puissance, avec le système « Tianhe-1A », relégant les États-Unis au deuxième rang. Le Tera 100 français conçu par Bull arrive en sixième position.Le dynamisme de la Chine illustre par ailleurs le potentiel des marchés émergents, que Bull est bien décidé à exploiter. La moitié au moins de son chiffre d'affaires devra être réalisée à l'étranger en 2013, contre 45 % aujourd'hui. Dans cette optique, Philippe Vannier entend simplifier l'organisation en « millefeuille » de Bull, faite d'une multitude de couches, et qui empêche un accompagnement efficace des clients à l'étranger. Cette simplification s'inscrit dans un programme d'amélioration de la rentabilité, qui doit déboucher sur une marge opérationnelle comprise entre 3,4 % et 4,4 % en 2013, contre 2,5 % en 2009. Une ambition jugée trop prudente par certains des analystes financiers qui assistaient à la présentation du plan 2013, à l'image d'Antonin Baudry, chez HSBC. À tel point que le cours de Bourse a décroché de près de 5 %, durant la séance de jeudi. Philippe Vannier aura d'autant plus à coeur de redresser Bull, et, partant, son cours, que le premier actionnaire du groupe n'est autre que la société d'investissement Crescendo Industries. Que Philippe Vannier préside.
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