Jean-Marc Ayrault lance le «nouveau modèle français» de santé publique

C’est un «nouveau modèle français» de santé que Jean-Marc Ayrault a présenté ce vendredi lors de son déplacement à Grenoble. Nouveau? Pas vraiment. L’essentiel de ses contours avait déjà été précisé par Marisol Touraine, la ministre de la Santé.La priorité accordée au parcours de soinsAprès avoir rappelé les efforts déjà effectués par le gouvernement dans le domaine de la santé –renforcement de la CMU-C, lutte contre les dépassements d’honoraires abusifs, le Premier ministre a rappelé les tenants et les aboutissants du parcours de soins que le gouvernement souhaite mettre en place. Celui-ci signifie que «les professionnels de premier recours articulent leurs interventions et qu’ils se communiquent les informations nécessaires à la continuité des soins. Cela signifie que quand le patient doit être hospitalisé, on privilégie les entrées programmées dans les services hospitaliers, et non pas le passage systématique par les urgences, et que les informations sur son état, ses traitements, l’accompagnent à son entrée et à sa sortie de l’hôpital. Cela signifie que quand il doit bénéficier d’une prise en charge médico-sociale ou d’un service d’aide à domicile après un séjour à l’hôpital, ces services soient déclenchés rapidement, sans interruption de la prise en charge», a expliqué le Premier ministre.L\'indispensable réforme de l\'EtatPour la bonne mise en place de ce parcours, le chef du gouvernement compte sur les agences régionales de santé (ARS), chargées d’organiser l’offre sanitaire au plan territorial dont les moyens «doivent être renforcés». «Cela implique aussi de revoir nos modes de financement pour inciter au travail collectif, suivant les orientations du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie», a poursuivi Jean-Marc Ayrault qui a également rappelé les priorités accordées à la lutte contre les déserts médicaux, à la mission de l’hôpital public et à la prévention qui ne représente que 2% des dépenses de santé.L’Etat devra aussi se réformer. «L’administration de la santé est devenue un archipel, avec autour de l’Etat central une myriade d’agences sanitaires et de caisses. Grâce aux agences régionales de santé [ARS], l’administration régionale est devenue plus cohérente, mais c’est loin d’être le cas au niveau national! Je souhaite qu’une réflexion soit menée à ce sujet: elle impliquera aussi bien l’Etat que les agences sanitaires nationales et l’assurance maladie», a poursuivi le Premier ministre juste après avoir annoncé la création d’une nouvelle -et énième- structure de conseil, un comité des Sages composé de hautes personnalités du monde de la santé et de la recherche et dont la coordination a été confiée à Alain Cordier, inspecteur général des finances, ancien directeur général de l’AP-HP.Le double objectif du gouvernementGrâce à cette stratégie, le gouvernement espère deux choses: d’une part, améliorer encore et toujours la santé des citoyens tout en garantissant l’égal accès de tous à l’offre de soins et, d’autre part, rééquilibrer les comptes du régime général de la Sécurité sociale dont le déficit devrait atteindre 13,9 milliards d’euros cette année. Un déficit qui a été moins élevé que prévu en 2012. La Sécu a économisé environ 2,4 milliards d’euros l’année dernière en raison d’une progression plus faible que prévu des dépenses de santé. Elles ont augmenté de 2,3% à 12,23 milliards, contre une hausse attendue de 2,5%.Cette diminution s’explique en partie par la baisse des remboursements de médicaments (-0,9% contre +1,2% en 2011) due au \"net ralentissement du volume\", à l\'effet de la baisse des prix et à un \"fort effet\" générique, explique la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). Elle provient aussi de la diminution de 1,4% des dépenses liées aux indemnités journalières des arrêts maladie liée à l’abaissement du plafond de calcul des indemnités journalières à 1,8 SMIC intervenue le 1er janvier 2012.La CSMF réagit avec circonspection au discours de Jean-Marc AyraultLa Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) n\'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué de presse, elle indique refuser \"de voir renaître les Etats généraux de l’organisation des soins, qui, en leur temps n’ont eu d’autre vertu que d’occuper les acteurs du monde de la santé, pendant que les services du Ministère de la Santé rédigeaient la loi HPST selon leur propre doctrine\". La Confédération propose d’agir dès maintenant \"en avançant au printemps la négociation sur la médecine de proximité inscrite dans l’avenant n°8 à la convention médicale\". \"Cette négociation pourrait permettre de déboucher rapidement sur des réponses concrètes et opérationnelles\", explique-t-elle, tout en souhaitant que \"le gouvernement tienne bon sur l’application des mesures incitatives pour améliorer la répartition des médecins sur l’ensemble du territoire\". 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.