Le roi du foie gras Euralis passe à l'offensive après des résultats médiocres

Difficile mise en bouche ! Le nouveau directeur général d'Euralis, Pierre Couderc, arrivé en septembre après vingt ans chez Danone, a présenté ce mercredi un des pires résultats jamais affichés par le groupe coopératif. Sur l'exercice 2008-2009 clôturé en août, le spécialiste du foie gras et des semences affiche un résultat d'exploitation en baisse de 15,7 %, à 8 millions d'euros, et un chiffre d'affaires maintenu à 1,29 milliard d'euros grâce aux opérations de croissance externe ? notamment la montée à hauteur de 66 % dans le traiteur Stalaven ? mais en chute de 11 % à périmètre constant. « Nous avons été fortement heurtés par la baisse des cours du maïs et la chute de 16 % des exportations de foie gras à Noël, pas rattrapées par un marché français lui aussi déprim頻, résume le nouveau dirigeant. Pour faire face, le groupe présidé par Christian Pees a engagé dès le mois de mai un plan de restructuration industrielle, qui se traduit par la suppression de 174 emplois sur trois sites en Bretagne et dans le Sud-Ouest. En parallèle, Euralis a réinvesti sur ses marques Rougié pour la restauration et Montfort pour les grandes surfaces. Après un double plan média et promotionnel, ainsi qu'une simplification des gammes, Montfort a vu sa part de marché passer de 12 % à 13 % à Noël dernier. Un retour en grâce qui permet au directeur général d'anticiper une croissance organique de 0 % à 2 % pour l'exercice en cours, assorti d'un résultat d'exploitation de 20 millions d'euros.stratégie de combatDésormais, l'entreprise est entrée dans une stratégie de combat. Elle va tenter de reprendre en main ses 12.000 adhérents pour les aider à lutter contre la dérégulation des marchés et les distorsions de concurrence, notamment avec les États-Unis. Pour doubler les ventes annuelles de foie gras, elle va aussi multiplier les innovations (cubes, escalopes) et doubler la force de vente à 50 personnes. Enfin, comme les salades et autres produits traiteurs de Stalaven se vendent bien dans les boucheries, boulangeries et autres « points de faim », Euralis se dit prêt à compléter son portefeuille par une acquisition dans le snacking, pour profiter de ce réseau performant. Au total, le nouveau directeur estime que ses ventes pourraient croître de 20 % sur trois ans, avec un résultat d'exploitation de 5 %. Sophie Lécluse
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