En France, un accident nucléaire pourrait coûter jusqu'à 5.800 milliards d'euros

L\'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) apporte un argument supplémentaire aux anti-nucléaires. Selon un rapport confidentiel que s\'est procuré le Journal du Dimanche, il évalue le coût d\'un accident nucléaire majeur à 760 milliards d\'euros pour un \"cas de base\". Dans le cas d\'une situation particulièrement catastrophique, ce montant pourrait atteindre 5.800 milliards d\'euros. Soit l\'équivalent de trois années de PIB.Dans une étude rendue publique il y a un mois, l\'IRSN avait évalué le coût d\'un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d\'euros. L\'économiste Patrick Momal, qui a travaillé sur les deux rapports, a expliqué au JDD que le chiffre de 430 milliards correspondait à un \"cas médian\" de rejets radioactifs comme ce fut le cas à Fukushima.760 milliards sans compter le tourisme et les exportationsL\'estimation de 760 milliards correspondrait en revanche plus au modèle de la catastrophe de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux, a-t-il indiqué au JDD. En incluant l\'impact sur les exportations et le tourisme, le chiffre pourrait même selon lui, atteindre 1.000 milliards d\'euros.Le rapport confidentiel, réalisé en 2007, est en cours de réévaluation et pourrait être rendu public dans le courant de cette année, selon le JDD, qui précise qu\'il est basé sur l\'évaluation de plusieurs scénarios catastrophes sur la centrale de Dampierre, dans le Loiret. \"Les conclusions très fortes de l\'époque sont restées les mêmes, voire renforcées\" indique Patrick Momal au JDD.Surtout des coûts environnementaux et de santéLa facture pourrait même atteindre 5.800 milliards, selon le journal, dans le pire des scénarios nécessitant l\'évacuation de 5 millions de personnes. Le plus lourd tribut découlerait dans ce cas de l\'impact économique sur la zone contaminée au césium où habitent 90 millions de personnes, avec des coûts environnementaux et de santé explosant à 4.400 milliards d\'euros.Le rapport reconnaît également que l\'ampleur de la contamination et donc son coût pourraient varier fortement en fonction des conditions météorologiques, des vents dirigés vers les zones habitées constituant clairement le pire des scénarios.De \"vieux chiffres rudimentaires\"Mais interrogé par l\'AFP, l\'économiste Patrick Momal, auteur du rapport, a indiqué qu\'il s\'agissait de \"vieux chiffres rudimentaires\". \"Nous avions à l\'époque utilisé un code rudimentaire ne prévoyant qu\'une seule météo, celle prévalant au site de l\'accident\" a-t-il précisé, ajoutant qu\'une nouvelle étude avait été réalisée depuis, avec un code plus élaboré.C\'est dans cette nouvelle étude rendue publique il y a un mois, que l\'IRSN avait évalué le coût d\'un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d\'euros. Il s\'agissait d\'un \"cas médian\" pour un accident nucléaire majeur avec des rejets radioactifs, a précisé M. Momal, avec une fourchette allant de 250 milliards à 1.000 milliards d\'euros au maximum pour le scénario le plus grave.Réaction d\'EELV\"Tant que la France et l\'Europe entière ne seront pas sorties du nucléaire, le premier impératif est de ne pas se voiler la face, ni mentir aux populations en ignorant les risques\", a réagit dans un communiqué Pascal Durand, secrétaire national d\'Europe-Ecologie-Les Verts, réclamant \"qu\'un audit complémentaire indépendant et pluraliste soit réalisé au plus vite afin d\'évaluer ces risques et les prévenir\".\"Le second impératif est financier. Les centrales nucléaires françaises sont assurées par la collectivité publique à un niveau dérisoire (91,5 millions d\'euro par réacteur). La France ne se relèverait pas d\'un accident nucléaire. Nous demandons la constitution immédiate d\'un fonds de provisionnement correspondant au coût d\'un accident majeur, alimenté par l\'industrie nucléaire\", ajoute Pascal Durand.De leur côté, les députés écologistes ont fait savoir dans un communiqué distinct qu\'ils déposeront mardi une proposition de résolution à l\'Assemblée nationale demandant la \"transparence sur ces études, un complément des audits de sûreté des installations nucléaires prenant en compte les risques sous-estimés sous les gouvernements Sarkozy-Fillon et la mise en place d\'une obligation d\'assurance (ou de constitution d\'un fonds provisionnant le coût d\'un accident majeur) pour l\'industrie nucléaire, et l\'imputation de ce coût dans l\'évaluation du coût réel du kWh nucléaire\". 
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