La production de films français à gros budget a ralenti en 2009

En 2009, la production de films en France a subi les premiers effets de la crise, selon le bilan publié mercredi par le Centre national du cinéma (CNC). Ce sont surtout les gros budgets qui ont souffert. Seuls 4 films à plus de 20 millions d'euros ont été produits, contre 13 en 2008 et 6 en 2007. Et aucun film à plus de 40 millions n'a été lancé pour la première fois depuis 2002. Les deux plus gros budgets sont « les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec » de Luc Besson (31 millions d'euros) suivi par « The Ghost Writer » de Roman Polanski (27 millions). Résultat : le montant total de l'investissement dans les 230 films français agréés par le CNC tombe à 1,1 milliard d'euros, en recul d'un quart par rapport à 2008, - année, il est vrai, exceptionnelle en raison de la présence de trois très gros budgets (2 « Arthur et les minimoys », « Océans »).Les chaînes TF1 et M6 s'associant essentiellement à des films à fort budget, leurs investissements reculent nettement. Ainsi, la Une, qui investissait traditionnellement dans plus d'une vingtaine de films par an, n'en a financé que 13 l'an dernier, injectant au total 37 millions d'euros, son plus bas niveau depuis 2002. Pareillement, la Six n'a cofinancé que 8 films pour un total de 17 millions, le chiffre le plus faible depuis 2006. moins d'exportationsLes gros budgets étant aussi les films qui s'exportent le mieux, la vente aux distributeurs à l'étranger s'est logiquement effondrée : elle n'a rapporté que 17 millions d'euros, dix fois moins que l'année précédente. Mais une autre explication est que le secteur a plus souffert à l'étranger que dans l'Hexagone, diminuant les capacités d'achat. Selon Véronique Cayla, présidente du CNC, « en France, les aides publiques ont amorti la baisse des autres ressources. Tandis que chez nos voisins, la crise n'a pas été amortie. La différence est flagrante ». Dans l'Hexagone, le montant des aides publiques a même augmenté de 5%, notamment grâce au la hausse de la contribution des opérateurs télécoms au budget du CNC. salaires des acteursRésultat: les aides publiques ont contribué pour 17 % aux budgets des films, contre 14 % l'année précédente. Et au total, le nombre de films produit reste à un niveau élevé, en ligne avec ces dernières années (228 en 2007, 240 en 2008, 230 en 2009). « Les films se font, mais boucler le budget est plus difficile. Les producteurs cherchent à faire des économies, et sont plus frileux, allant vers des projets moins risqués », résume Véronique Cayla. Victimes de cette situation : les stars, qui ont dû rogner sur leur cachet. L'argent versé aux principaux interprètes, qui n'avait cessé de croître ces dernières années, est retombé à son niveau le plus bas depuis 2003. Heureusement, Véronique Cayla table sur deux effets contra-cycliques. D'abord, France Télévisions, qui s'est engagé à augmenter ses investissements dans le 7e art. Ensuite, Orange, dont les chaînes de cinéma ont promis d'acheter pour 80 millions d'euros de films français sur 3 ans, soit bien plus qu'aujourd'hui (7 millions en 2009). Si l'on ajoute les films co-produits par la filiale Studio 37, l'opérateur téléphonique a injecté au total 24,4 millions d'euros dans le 7e art en 2009. n230 films ont été produits en France en 2009 contre 240 en 2008.1,1 milliard d'euros, c'est le budget investi dans la production de films français en 2009 (? 26,3 %).
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