LBO : le rythme des acquisitions ralentit

Le marché du LBO (rachat avec un recours à l'emprunt) marque le pas. Au premier trimestre de l'année, le volume de transactions en Europe a reculé de plus de 27 % par rapport aux trois mois précédents, à 7,92 milliards de dollars (5,5 milliards d'euros), selon les données de Thomson Reuters. Bien loin du pic enregistré au troisième trimestre 2010, au cours duquel les firmes de private equity avaient réalisé un total de 23,8 milliards de dollars de transactions, retrouvant les niveaux atteints à la fin de la bulle. La plus grosse opération sur le Vieux Continent a été l'oeuvre d'Advent International, qui a racheté à Royal Bank of Scotland la chaîne de cliniques britannique Priory Group pour 925 millions de livres (1,05 milliard d'euros). Redémarrage attenduEn France, c'est PAI Partners qui a signé le plus gros LBO, avec l'acquisition de Kiloutou pour 535 millions (valeur d'entreprise). Le premier trimestre aura donc été marqué par l'absence de mega- LBO. « Le trou d'air observé au premier trimestre 2011 ne devrait pas durer car les conditions de financement, aussi bien sur la dette bancaire que sur le marché du ?high yield? [obligations à haut rendement, Ndlr], sont en phase d'amélioration rapide. Ce qui permet d'augmenter les effets de levier et de créer un environnement favorable au lancement des opérations », explique Jean Beunardeau, directeur général délégué de HSBC France en charge de la banque de financement, d'investissement et de marchés, qui s'attend à un redémarrage dans les prochains mois. La force de frappe des spécialistes du capital-investissement est considérable : ils conservent, au total, 412 milliards de dollars au niveau mondial dans leurs caisses. En attendant, les fonds accélèrent la vente de leurs participations. Selon une étude publiée par le cabinet de recherche Preqin, ils ont cédé dans le monde plus de 70 milliards de dollars d'actifs au premier trimestre. Un niveau record. « Au cours des années 2008 et 2009, les gestionnaires des fonds étaient dans l'incapacité de réaliser des sorties profitables et, partant, ont conservé leurs investissements au-delà de leur période de détention prévue », explique Preqin. Le climat étant plus favorable depuis le milieu de l'année 2010, les firmes de private equity ont pu lancer les processus de vente en attente. Un phénomène observé en France, avec, notamment, les cessions de Yoplait et de Converteam. La reprise a notamment été tirée par le retour des introductions en Bourse. En février dernier, Carlyle et Goldman Sachs Capital Part- ners ont ainsi mis sur le marché le fabricant d'oléoducs américain Kinder Morgan et levé 2,9 milliards de dollars.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.