De 1999 à 2009 : une décennie au cours de laquelle le monde s'est structuré autour des réseaux numériques et d'Internet. L'Idate, l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe, qui présente mardi matin à Paris la 10e édition de son livre annuel « Digiworld 2010 », sous-titré « Les enjeux du monde numérique » le rappelle : il y a dix ans, il y avait moins d'internautes dans le monde que d'inscrits sur le réseau social Facebook aujourd'hui. Chaque jour de 2009, 1 milliard de vidéos ont été visionnées sur le site Youtube, et les prévisions tablent sur des croissances de 40 % à 60 % par an du trafic Internet, depuis un accès fixe. Et alors que 6 habitants de la planète sur 10 ont un téléphone mobile, l'Internet mobile croit lui aussi à des vitesses exponentielles.Pourtant les marchés regroupés par l'Idate dans le « Digiworld » - services et équipements télécoms ; matériels, logiciels et services informatiques ; télévision ; électronique grand public - ont connu en 2009 leur premier recul perdant 1,6 % en chiffre d'affaires. Même à l'éclatement de la bulle Internet en 2000, seul le segment des équipements en télécommunications avait chuté, tous les autres restant stables ou continuant à progresser. Non pas que ces marchés ait connu en 2009 une panne de croissance : l'innovation n'a pas cessé, l'explosion de nouveaux usages, comme celui de l'Internet mobile notamment avec l'iPhone d'Apple et ses applications, identifiée dès 2008 par l'Idate, se sont confirmées. Beaucoup d'opérateurs télécoms occidentaux ont touché en 2009 le point d'inflexion où le trafic de données sur leurs réseaux a dépassé celui de la voix. Mais en dépit de la croissance exponentielle des usages et des équipements, la pression sur les prix et le souci accru des consommateurs de rationaliser les dépenses, les marchés étudiés par l'Idate sont « arrivés à maturit頻 dans les pays industriels. Encore en forte croissance en volume, ils déclinent en valeur. Leur poids dans le PIB mondial a un peu fléchi en 10 ans (de 6,8 % à 6,6 %). Après avoir progressé jusqu'en 2006 plus vite que l'ensemble de l'économie, ils ont vu leur courbe de croissance, en valeur, passer sous celle du PIB mondial. tirer parti des évolutionsToutefois, cette « destruction est créative de valeur » selon l'Idate, puisque le reste de l'économie bénéficie des avancées apportées par les marchés du « Digiworld », Qui fera les frais de cette destruction et qui saura tirer parti des évolutions en cours ? Les acteurs historiques comme les opérateurs télécoms ou les chaînes de télévision voient déjà leur place dans la chaîne de valeur contestées par et les nouveaux géants comme Google qui bâtissent dans « les nuages » (« cloud computing »). Et aucun des leaders mondiaux de l'Internet, des plates-formes d'intermédiation numérisées ne sont européens, regrette l'Idate.

latribune.fr

10 Mai 2010, 23:20

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