Hollande - capital-investissement, même combat : la crise de la zone euro est terminée

L\'Europe attire à nouveau les investisseurs. Les trois quarts des « limited partners » (LPs) - ces investisseurs institutionnels qui confient leur argent à des fonds de capital-investissement - estiment que le private equity européen leur offrira « des opportunités d\'investissement attrayantes, au cours des deux prochaines années », selon le baromètre semestriel du secteur publié lundi par le fonds Coller Capital. Un point de vue au moins aussi tranchant que la déclaration de François Hollande, qui, en visite au Japon samedi, a déclaré que « la crise de la zone euro (était) terminée. » « C\'est une - bonne - surprise », reconnaît François Aguerre, associé chez Coller Capital. Et d\'analyser : « Cela montre que les investisseurs étrangers ont fait du chemin depuis 18 mois, quand certains redoutaient une explosion de la zone euro et la fin de la monnaie unique européenne. Il est vrai que la situation est aujourd\'hui beaucoup plus stable. »Pas d\'attrait particulier pour le capital-retournementCertes, la crise financière de la zone euro semble avoir vécu. Mais la crise économique est toujours là. Et bien là, avec un produit intérieur brut en recul depuis six trimestres d\'affilée. Mais justement, peut-être les fonds de pension et autres investisseurs institutionnels flairent-ils de belles opérations de capital-retournement, à la faveur des difficultés financières rencontrées par nombre d\'entreprises européennes ? Une éventualité que François Aguerre balaie d\'un revers de main : « Le capital-retournement est un marché de faible volume, il ne représentera jamais une opportunité majeure pour les investisseurs. »Des investisseurs plus totalement hostiles à des pays comme l\'EspagnePour l\'associé de Coller Capital, le regain d\'intérêt des LPs pour l\'Europe ressemble à celui qu\'ils avaient éprouvé à l\'égard des Etats-Unis, juste avant que la reprise économique se dessine au pays de l\'Oncle Sam. Autrement dit, les investisseurs se préparent au retour de la croissance en Europe, tout en sachant pertinemment que celui-ci n\'est pas pour demain. Mais les souscripteurs des fonds de private equity ont le temps, il s\'agit d\'investisseurs de long terme, qui n\'attendent pas de retour sur leur mise avant une dizaine d\'années. A tel point que, même si « c\'est plutôt l\'Europe du Nord qui les attire, ils ne sont plus totalement hostiles à des pays comme l\'Espagne », affirme François Aguerre.Le capital-investissement a injecté 250 milliards d\'euros en Europe, depuis 2007Si ces « zinzins » se positionnent à nouveau sur l\'Europe, c\'est également parce que l\'herbe n\'est pas forcément plus verte ailleurs, contrairement à leurs espérances. « Les investisseurs modèrent leur enthousiasme à l\'égard de certaines zones géographiques, notamment en Asie. Les performances là-bas n\'ayant pas toujours été à la hauteur de leurs attentes, ils en reviennent un peu », explique François Aguerre. Ce revirement des LPs est d\'autant plus intéressant pour l\'Europe que les investissements du private equity dans la région ne représentent pas une simple goutte d\'eau : de 2007 à 2012, le capital-investissement a injecté 250 milliards d\'euros dans près de 20.000 entreprises européennes, d\'après une récente étude du cabinet de consultants Frontier Economics.  
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