L'État envisage une hausse modérée de l'électricité cet été

Cette année, le traditionnel feuilleton estival de la hausse des tarifs réglementés de l'électricité commence très tôt. La nouvelle loi de réforme du marché de l'électricité (loi Nome), qui doit être votée à l'Assemblée nationale mardi 15 juin, ne doit pas y être étrangère. D'ores et déjà, un document de travail du gouvernement circule, qui prévoit une hausse modérée pour les 30 millions de foyers français consommateurs d'électricité. « Nous ne sommes pas saisis », affirme pour sa part le cabinet de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Énergie.Selon nos informations, il est, pour l'heure, prévu un relèvement d'environ 10 % de l'abonnement et de 3 % du prix du kilowattheure pour les 20 millions de particuliers dotés des plus petites installations (d'une puissance de 3 et 6 kVA). Abonnement et électricité représentent 53 % de la facture hors taxes. Le 15 août dernier, lors d'un mouvement tarifaire très complexe qui avait été très mal compris, l'abonnement des 3kVA, souscrit par deux millions de foyers, avait bondi de 138,5 % tandis que l'énergie avait baissé de 21 %. Ce qui équivalait, selon la Commission de régulation de l'énergie, à une hausse moyenne de 4,65 % de la facture. La nouvelle grille tarifaire, avaient alors tenté d'expliquer le gouvernement et EDF, vise notamment à supprimer les « trappes tarifaires ». C'est-à-dire à éviter que les factures de la plupart des clients 3 et 6 kVA soient inférieures aux coûts de production. D'évidence, l'État veut poursuivre ce mouvement. Politiquement acceptableSelon les hypothèses examinées actuellement, les autres puissances souscrites par les particuliers afficheraient au contraire une baisse (de 10 % pour l'abonnement et de 1,35 % pour l'électricité), ce qui permettrait au total d'afficher des chiffres politiquement acceptables : le client moyen français verrait son abonnement s'apprécier de 2 % tandis que l'électricité fournie baisserait de 1,5 %. « En relevant la facture des plus petits consommateurs, qui constituent l'essentiel de la clientèle des fournisseurs alternatifs d'électricité, est-ce que le gouvernement n'est pas en train de leur faire un cadeau ? », s'interroge un professionnel. Cela faciliterait en tout cas les négociations en cours sur la loi Nome. Avec une hausse des tarifs dès cet été, les concurrents d'EDF seraient mieux disposés à accepter un prix de rachat plus élevé pour l'électricité qu'EDF devra désormais leur céder, au terme de la loi Nome. n
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