Soutenu par sa base, Chérèque s'oppose à la réforme des retraites

Comme à son habitude, François Chérèque n'affichait qu'un sourire modeste. Mais jeudi en fin de journée, le secrétaire général de la CFDT ne cachait pas sa satisfaction à l'idée d'avoir marqué un point face au gouvernement dans la bataille sur la réforme des retraites. Les 1.500 délégués réunis en congrès à Tours jusqu'à la fin de la semaine ont, en effet, validé la stratégie de la direction confédérale d'opposition « constructive » au projet de l'exécutif. En acceptant, à 58,9 % des voix, un allongement de la durée de cotisation à condition qu'il soit lié à la hausse de l'espérance de vie et s'accompagne de mesures en faveur des carrières longues ou de la pénibilité, les militants ont acté le principe d'une réforme complète. François Chérèque et ses proches ne souhaitaient pas s'enfermer dans un « non » pur et simple, mais voulaient pouvoir présenter une alternative crédible aux propositions de l'exécutif. « Nous refusons de subir la réforme gouvernementale. Nous affirmons ce que nous voulons. Et ce que nous ne voulons pas. [...]. Que personne, ni ici, ni ailleurs, ne doute de notre détermination, ni de notre combativité. Mais la CFDT ne serait plus tout à fait la CFDT si elle se contentait de dire « non », a martelé Jean-Louis Malys, le « Monsieur retraite » de l'organisation. « Nous sommes le seul syndicat en France qui peut être fort dans l'opposition et qui reste fort dans la proposition », renchérissait François Chérèque, une fois le résultat du vote connu. Bien évidemment, « les conditions de l' allongement de la durée de cotisation ne sont pas, actuellement, réunies », dans le cadre de la réforme gouvernementale, a précisé François Chérèque à l'issue du congrès. En dépit des fuites distillées par l'exécutif depuis le début de la semaine sur la cotisation des fonctionnaires ou la taxe sur les hauts revenus, la CFDT est donc parvenue à maintenir sa cohésion interne. Pourtant, quelques heures à peine avant le débat sur les retraites, François Chérèque s'inquiétait d'une réaction épidermique de ses militants dont serait victime la direction. Quitus« Le gouvernement est en train d'essayer de pourrir le congrès de la CFDT », regrettait-il, jeudi matin. Au final, entre le vote d'hier, le très bon quitus accordé mercredi à son bilan et sa très probable réélection jeudi soir à une large majorité, François Chérèque sort renforcé de ce congrès. Et plus décidé que jamais à en découdre avec l'exécutif. Alors que l'avant projet de réforme sera transmis le 15 juin au soir aux partenaires sociaux, François Chérèque et Bernard Thibault ont affiché, jeudi lors de la visite du leader de la CGT à Tours, une entente parfaite. Dans les prochains jours, les deux hommes s'emploieront à alimenter le rejet du projet gouvernemental dans l'opinion. Avec un objectif : mobiliser très largement le 24 juin, date du prochain appel à manifester lancé par l'intersyndicale, pour avoir une chance ? enfin ? d'infléchir le projet du gouvernement... 
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