Cent cinquante kilomètres, 150 ouvrages d'art dont 15 viaducs, 1,2 milliard d'investissements, 46 mois de travaux pour une entrée en service prévue en 2011? Destinée à « rapprocher » Pau, traditionnellement plus tournée vers Toulouse, de sa capitale régionale et à remplacer la route Pau-Langon connue pour sa dangerosité, l'autoroute A65 Pau-Bordeaux a suscité de nombreuses polémiques. Unanimement appuyé par les élus de la région toutes couleurs politiques confondues, le projet a notamment fait l'objet de plaintes pour destruction d'habitats d'espèces protégées, de la part d'associations s'appuyant sur le Grenelle de l'environnement qui prévoit la neutralité de toute nouvelle infrastructure par rapport aux enjeux environnementaux des territoires traversés. Leurs recours ont été rejetés par le Conseil d'État, et le Conseil national de la protection de la nature, qui avait rendu un premier avis négatif, est revenu sur sa position. Des aménagements ont été apportés au projet initial, dont l'abandon de la portion Pau-Oloron, ou le contournement de Toulouse et Bordeaux. Le concessionnaire A'lienor a pris en gestion des espaces naturels destinés à reconstituer des habitats propices au développement des espèces protégées en proportion de ceux détruits par les travaux. Mais les écologistes ne se montrent guère convaincus par la création du fonds carbone, qui ne tient compte que des émissions liées à la construction de l'A65 et non du trafic (dont on attend une multiplication par quatre), et ils affirment que « la forêt aurait été reboisée de toute façon », autoroute ou pas. D. P.le projet a fait l'objet de plaintes pour destruction d'habitats d'espèces protégées.

latribune.fr

12 Sept 2009, 1:50

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