Les gérants s'écartent du momentum de bénéfices

Malgré une situation tendue dans l'ensemble de l'OCDE, les entreprises hors financières font preuve d'une belle résistance, notamment en Europe et en dépit d'un euro longtemps très fort. Même si les anticipations des analystes sont désormais en territoire négatif pour l'ensemble de l'année (- 0,8 % pour le DJ Stoxx 600), la situation reste meilleure qu'au cours des retournements de cycles des années 1990-1991 et 2000-2001. Au vu de la régularité des révisions de bénéfices depuis le début de l'année, ces derniers devraient au final baisser entre - 5 et - 10 % en fin d'année. Parmi la cote, on peut clairement identifier deux groupes de secteurs opposés en termes de révisions de bénéfices : les cycliques sensibles aux prix des matières premières et donc à la croissance mondiale qui ne cessent d'être révisés à la hausse (+ 17,7 % au cours des trois derniers mois pour le secteur de l'énergie, + 10,4 % pour les produits de base et + 4,2 % pour les chimiques) et les secteurs financiers qui pâtissent de la fragilisation de leurs business models (- 19,4 % pour les banques, - 16,6 % pour les services financiers et - 15,4 % pour les assurances). Depuis le début de l'année, les analystes financiers ont fait preuve de constance dans leurs révisions sectorielles (pas de modifications profondes entre celles effectuées depuis le début de l'année et celles effectuées depuis deux mois). Par contre, ce n'est pas le cas des investisseurs : si ces derniers avaient relativement bien respecté le momentum de bénéfices sectoriels au cours du premier semestre (surperformance des secteurs cycliques fortement révisés à la hausse/sous-performance des secteurs financiers fortement révisés à la baisse), ce n'est plus le cas depuis début juillet. Les marchés actions, toujours très anticipateurs, se sont massivement détournés des secteurs cycliques, pourtant toujours révisés à la hausse par les analystes. Des doutes sont apparus sur la capacité du monde à croître à un rythme suffisamment élevé, seule condition au maintien des prix des matières premières à leurs plus hauts niveaux. Les secteurs financiers, même si eux aussi figurent toujours parmi les plus mauvais élèves selon les analystes, sont rentrés dans le rang d'un point de vue boursier. Au final, seuls deux secteurs sont restés relativement stables aux yeux des analystes et des investisseurs : celui de la santé et, dans une moindre mesure, de l'agroalimentaire. Leur belle résistance affichée dans une période économiquement incertaine devrait leur permettre de conserver les faveurs des investisseurs.
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