Retraites : la semaine où tout va se jouer

Simple étape incontournable d'un rituel bien huilé, comme l'avance l'exécutif, ou début d'un conflit plus radical, comme en rêvent les organisations syndicales les plus impatientes ? Une certitude, la semaine qui s'ouvre sera capitale pour la réforme des retraites. Mardi, pour la cinquième fois depuis la présentation du projet gouvernemental à la mi-juin, les organisations syndicales appellent à une journée de grèves et de manifestations. Avec, comme objectif, de faire au moins aussi bien que les 7 et 23 septembre ou le 2 octobre qui avaient réuni, selon le décompte de la CGT, entre 2,5 et 3 millions de personnes. Plus encore que sur l'ampleur des cortèges, les regards seront, cette fois, fixés sur la suite du mouvement. S'il est probable que quelques secteurs ou régions parmi les plus bouillonnants (lire ci-contre et ci-dessous) continuent les arrêts de travail mercredi, l'incertitude demeure sur leur capacité à entrer dans un mouvement de blocage au-delà de la fin de la semaine. Pour tenter de conjurer ce scénario qui ne leur convient pas, les organisations membres de l'intersyndicale ont décidé d'offrir à leur base la plus impatiente une perspective de court terme. Et d'organiser dès samedi prochain ? le 16 octobre ? des manifestations « permettant la convergence des mobilisations interprofessionnelles et intergénérationnelles », selon les termes du communiqué diffusé vendredi. Ralliement des lycéensMais la situation est loin d'être sous contrôle. L'entrée dans le conflit des lycéens en fin de semaine dernière laisse planer la crainte d'un ralliement de la jeunesse au mouvement. Même si, pour l'instant, seuls 3 % des lycées ont été touchés et les étudiants, qui viennent tout juste de faire leur rentrée, n'ont pas gonflé les cortèges. Autre inconnue, la capacité des organisations syndicales à maintenir leur unité sur les stratégies d'action. La CGT sera particulièrement sous pression, la confédération et la base n'étant pas toujours d'accord sur les modalités de protestation. Enfin, le vote du recul des deux « bornes d'âge » (62 ans et 67 ans) par les sénateurs de manière accélérée avant ce mardi pourrait décourager une partie des manifestants. Ou, au contraire, susciter la colère face à un pouvoir perçu comme inflexible.
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