Sortie de crise à pas comptés des banques centrales

tauxÀ pas mesurés, les instituts d'émission des grands pays allègent leurs dispositifs de crise. La BCE avait été la première en Europe à annoncer la semaine dernière la levée progressive de ses opérations de refinancement exceptionnelles. Elles étaient trois à tenir conseil jeudi : les banques centrales néo-zélandaise, suisse et britannique. La dernière à donner son verdict, la Banque d'Angleterre a été la plus conservatrice, se contentant de maintenir inchangé son taux directeur à son plancher historique de 0,5 % et de reconduire son programme de rachats de titres de la dette publique britannique de 200 milliards de livres, augmenté de 25 milliards début novembre. La banque centrale veut donner une chance à la Grande-Bretagne de s'extirper de l'interminable récession dans laquelle elle est encore engluée, puisque son PIB s'est encore contracté de 0,3 % au troisième trimestre, alors que la plupart de ses voisins affichent de nouveau des taux de croissance positifs. Sous la houlette de Mervyn King, les « Sages » de la Banque d'Angleterre avaient dès le mois dernier indiqué que le moment le plus opportun pour faire le bilan des mesures non conventionnelles serait février. Certains économistes envisagent encore qu'elle puisse, d'ici là, augmenter ses rachats d'actifs, ayant déjà procédé à 187 milliards de livres d'achats de titres.De son côté, la Banque Nationale Suisse (BNS) a elle aussi maintenu inchangé à 0 %-0,75 % la fourchette du Libor 3 mois qui fait office de taux directeur et continuera d'injecter les liquidités nécessaires au bon fonctionnement du marché interbancaire. En revanche, elle va mettre un terme à ses opérations non conventionnelles de rachats d'emprunts d'État mises en place en mars, a annoncé son président, Jean-Pierre Roth, qui présidait jeudi son dernier conseil avant l'arrivée aux commandes de Thomas Jordan. Les deux protagonistes ont en outre réitéré qu'ils continueraient à s'opposer à une appréciation du franc suisse face à l'euro, ce qui laisse anticiper de nouvelles interventions « voilées » si des pressions haussières recommençaient à s'exercer.Enfin, la Banque de Réserve néo-zélandaise a observé le statu quo sur son taux directeur de 2,5 %, contrairement à l'autre géant des antipodes, l'Australie qui a été le premier pays du G20 à durcir les conditions de crédit en majorant en deux fois son taux directeur de 3 % à 3,75 %. Mais son gouverneur, Alan Bollard, a laissé entendre que le loyer de l'argent serait relevé si l'économie se redressait comme prévu. Les économistes avancent les mois de mars ou au plus tard avril pour un premier tour de vis.
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