Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, va finalement se rendre à Copenhague. Une décision qui n'allait pas de soi. Bien sûr, le fait que le président américain et le Premier ministre chinois aient annoncé leur venue a incité Manmohan Singh, qui dirigera une délégation de 35 personnes, à faire de même. Mais sa contribution active permettra aussi de veiller à la défense des intérêts du pays, que beaucoup ici jugent menacés. C'est peu de dire que le processus de Copenhague suscite la méfiance en Inde. Jusque tout récemment, la position indienne était des plus simples : « Les pays industrialisés sont historiquement responsables de la dégradation du climat, c'est donc à eux de résoudre le problème. » De ce fait, les appels lancés par les pays riches pour que l'Inde, comme la Chine, prenne elle aussi des engagements en matière de contrôle de ses émissions étaient fort mal accueillis.réticencesLa nouvelle position, plus flexible, du gouvernement indien suscite donc bien des réticences. Deux des principaux négociateurs de la délégation ont même publiquement menacé, le week-end dernier, de refuser d'aller à Copenhague. Il a fallu les rassurer pour qu'ils acceptent de faire le voyage? Quelles que soient les avancées diplomatiques, il est clair que l'Inde ne pourra accepter de franchir certaines « lignes rouges ». Tout ce qui sortira de Copenhague « doit nous permettre d'améliorer nos perspectives de développement, et non pas nous maintenir dans la pauvret頻, confiait récemment à quelques journalistes étrangers Shyam Saran, représentant du Premier ministre dans ces négociations, « le charbon représente aujourd'hui 50 % de notre énergie et nous ne pourrons pas accepter de cesser de construire des centrales au charbon, au prix d'une chute de notre croissance ». Patrick de Jacquelot, à New Delh

latribune.fr

11 Déc 2009, 1:44

Partager :