Polémique autour du CCE d'Air France

Un grand quotidien qui fait sa manchette sur des pratiques du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France « analogues » à celles qui avaient fait « scandale chez EDF » en 2005 ; des syndicalistes qui menacent de déposer plainte pour diffamation ; le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, qui demande des explications à la direction de la compagnie, laquelle s'attache à rappeler que le CCE est un organisme social indépendant : l'article publié lundi par « Le Figaro » a mis le feu aux poudres, alors que se tient ce mardi à Roissy un CCE extraordinaire où sera présentée une expertise indépendante sur les comptes.Selon le quotidien, qui cite un observateur, « il y aurait un trou de 21 et 24 millions d'euros dans les caisses [?]; 95 % provenant d'une mauvaise gestion et 5 % d'un possible enrichissement personnel », cette somme inexpliquée étant imputable à l'équipe en place de mars 2007 au 3 novembre 2009.un budget de 87 millionsDes syndicats de la compagnie se sont dits prêts à porter plainte contre cette équipe. « Si l'ancien bureau a dilapidé l'argent, nous irons jusqu'au bout. Il n'est pas question que les salariés en pâtissent pendant au moins deux ans », a clamé Alex Pesic (CFTC). Les cinq anciens élus du bureau (trois CFDT, deux CFE-CGC) ont aussitôt dénoncé un « délit de mensonges » et annoncé une possible plainte en diffamation.Chez Air France, on juge sans fondement le chiffre de 20 millions, les comptes 2009 n'ayant pas été arrêtés. En 2008, ils étaient positifs et le commissaire aux comptes les a approuvés. L'an dernier, Air France a versé 87 millions d'euros (3,11 % de sa masse salariale) à l'ensemble des huit comités d'établissement et au comité d'entreprise, dont 45 millions pour ce dernier. Fin 2008 et fin 2009, la compagnie a versé des avances de 10 millions au CCE pour acheter les vacances de 2010.En juillet, le commissaire aux comptes avait alerté le CCE sur la nécessité de renflouer la trésorerie pour éviter de graves difficultés de liquidité avant la fin de l'année. D'où l'idée, l'été dernier, de procéder à un prêt hypothécaire, contre l'avis de certains syndicats critiques sur la gestion du CCE. Le 3 novembre, l'équipe en place est destituée. Un pilote, Jean-Yves Quinquenel, prend les rênes de façon temporaire jusqu'au 20 janvier pour sauver le CCE.
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