IBM va piloter l'informatique de la SNCF

La SNCF va associer le géant américain IBM au pilotage de son informatique. Selon plusieurs sources industrielles, un conseil d'administration exceptionnel de la SNCF devait valider lundi en fin d'après-midi un accord prévoyant la création d'une coentreprise entre l'opérateur ferroviaire français et le numéro un mondial du service informatique. Ce contrat porte sur six ans et devrait représenter un volume d'affaires de 1,7 milliard d'euros pour cette filiale, un montant d'une ampleur inhabituelle dans le secteur de l'informatique. L'accord doit être présenté mardi aux représentants des salariés de la SNCF lors d'un comité d'entreprise. Le périmètre de cette coentreprise, qui doit être détenue à 51 % par la SNCF et à 49 % par IBM, inclu la maintenance, le développement et l'exploitation des applications de la SNCF ainsi que la gestion des études. Le président de l'entreprise, qui répond pour l'heure au nom de code NewCo, sera nommé par la SNCF. Michel Baudy, l'actuel directeur des systèmes d'information de l'entreprise publique, devrait, selon nos informations, occuper le poste. Son bras droit sera quant à lui nommé par IBM. Pour éviter d'agiter un chiffon rouge devant les syndicats de l'entreprise publique, cet accord ne prévoit par ailleurs pas de transferts de personnels de la SNCF, qui ont un statut de cheminots, vers le joint-venture. « C'est une nouvelle externalisation dans l'entreprise. à terme, nous risquons d'être complètement dépendants d'IBM », n'en déplore pas moins une source proche de l'entreprise publique.myriade de prestatairesActuellement, les équipes informatiques de la SNCF représentent environ 3.000 personnes. 2.000 sont employées en interne, et 1.000 sont issues de sous-traitants informatiques. Jusqu'à présent, la sous-traitance informatique était pilotée par la SNCF, qui traitait avec une myriade de prestataires, parmi lesquels Capgemini, Atos Origin, Sopra, Steria et consorts. Mais la situation sera appelée à changer dans le cadre de cet accord. IBM deviendra en effet l'opérateur industriel de cette filiale et l'intégrateur des autres sous-traitants informatiques de la SNCF, qui pourraient nourrir quelques inquiétudes sur l'impact de cette redistribution des cartes. Une rationalisation des prestataires semble en effet plus que probable. Lors des discussions, IBM, qui emploie plus de personnes en Inde que les principaux industriels du sous-continent, aurait par ailleurs promis d'importantes économies de coûts à son futur partenaire. Une source proche de l'opérateur ferroviaire les chiffre à quelque 300 millions d'euros. Pour de nombreux interlocuteurs, ce succès d'IBM apparaît comme une contrepartie d'un premier accord conclu entre les deux entreprises en décembre 2008. Le groupe de logistique Geodis, devenu quelques mois plus tôt une filiale à 98,4 % de la SNCF, avait alors acquis IBM Global Logistics, la plate-forme mondiale de pilotage des activités logistiques d'IBM. En parallèle, Geodis était devenu l'unique prestataire logistique d'IBM dans le monde, signant un contrat gigantesque représentant un chiffre d'affaires annuel de 1 milliard d'euros sur une période « de très long terme », une quinzaine d'années selon certains articles de presse de l'époque. à la suite de cette signature, IBM aurait selon nos informations plus ou moins amicalement fait comprendre à la SNCF son désir de réaliser un volume d'affaires plus important avec elle. Pour IBM en revanche, ce type d'association n'est pas nouveau. Le géant est engagé depuis 2003 dans un partenariat de ce type avec BNP Paribas, au sein d'une coentreprise baptisée BPII. Le numéro un mondial du service informatique a également une coentreprise de ce type avec le groupe mondial de transport maritime CMA-CGM. 
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