Dans son étude sur les assureurs du marché français publiée ce mardi, l'agence de notation Standard and Poor's arrive à une conclusion contrastée. D'un côté, elle affiche un certain pessimisme. La moitié des sociétés suivie par l'agence (qui représentent environ 55 % du marché) sont désormais placées sous perspective négative, contre seulement 3 % au 30 septembre 2008, laissant craindre un abaissement de leurs notes lors de leur prochaine évaluation en 2010. Parmi elles se trouvent Axa, Aviva, BNP Paribas Assurance, Groupama et aussi l'assureur crédit Coface et l'assureur dommages Chartis (ex-AIG Europe). L'autre moitié est placée sous perspective stable mais aucune ne bénéficie d'une perspective positive permettant d'espérer une amélioration de la note dans l'avenir.marge de man?uvre réduiteD'un autre côté, Standard and Poor's considère que « les fonds propres de la plupart des assureurs français que nous notons sont à un bon niveau ». L'agence recense une allocation d'actifs prudente, une trésorerie positive et de faibles risques de liquidités comme des atouts importants qui ont permis aux assureurs de l'Hexagone de bien résister à la crise. À ces facteurs positifs s'ajoutent les bénéfices techniques dans la branche d'assurance non-vie, même s'ils tendent à se réduire du fait des catastrophes naturelles qui se sont produites en 2009 (tempêtes Klaus et Quinten) et de la dégradation de la sinistralité. « En 2010, nous croyons que les prix en assurance de biens et en auto sont susceptibles de se tendre légèrement », indique S & P. De même, si la croissance des produits d'assurance-vie et de retraite soutenue par les avantages fiscaux est une caractéristique positive du marché français, l'agence observe que les réserves de bénéfices (provisions pour participation aux excédents) des assureurs ont fondu de 40 % à fin 2008 leur laissant une marge de man?uvre réduite pour proposer des taux de rendement attractifs.Dans la perspective des nouvelles normes de solvabilité et des exigences de fonds propres et de gestion des risques, S & P prévoit un mouvement de consolidation, particulièrement entre les petites et moyennes compagnies du marché.
S&P anticipe une dégradation du secteur de l'assurance en 2010
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