Les ménages américains limitent leur recours au crédit depuis déjà plusieurs mois, mais en novembre dernier, l'effondrement du crédit à la consommation a atteint une ampleur inédite. Selon la banque centrale américaine (Fed) qui compile cette série statistique depuis 1943, l'encours des crédits à la consommation a reculé de 8,5 % en rythme annuel, par rapport à octobre, c'est-à-dire à une vitesse jamais vue depuis 1980.L'encours de crédit à la consommation aux États-Unis a ainsi baissé de 17,5 milliards de dollars. Une contraction nettement supérieure aux prévisions des économistes qui tablaient plutôt sur un recul de l'ordre de 5 milliards. Les données d'octobre ont été révisées à la baisse, en recul de 4,2 milliards de dollars au lieu des 3,51 milliards annoncés en première estimation. Novembre est le dixième mois consécutif de baisse pour le crédit à la consommation aux États-Unis. Le phénomène est sans précédent dans les annales de la Fed.Dans une économie où la consommation représente plus de 70 % du PIB, la contraction de l'encours de crédit fait craindre pour la reprise. « Si le repli du crédit à la consommation est classique en phase de récession, cette fois, la situation est différente car le niveau d'endettement de départ des ménages était beaucoup plus élev頻, commente Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Management.la volonté de se désendetterPour Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC, « il s'agit plus d'une volonté des ménages de se désendetter que d'une restriction de l'accès au crédit de la part des banques ». Ainsi, les ménages délaissent-ils de plus en plus le crédit revolving. « Le scandale Bank of America [qui proposait des taux d'appels très bas, sans rapport avec le véritable coût du crédit, beaucoup plus élevé] a laissé des traces et les particuliers redoutent de se laisser enfermer dans un crédit qui ne se rembourse jamais », explique Christian Parisot. Les charges d'intérêt sur ce type de crédit étant très élevées, ce sont souvent les premiers à être remboursés. Enfin, une loi a été votée pour limiter les abus en matière de distribution du crédit. S. R.

latribune.fr

11 Jan 2010, 23:48

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