Après la Chine, le Japon donne un coup de pouce à l'euro

C'est un coup du pouce du Japon qui a permis à l'euro de s'extirper du point bas de quatre mois face au dollar sur lequel il était tombé lundi, pour ne plus valoir que 1,2865 - moins de dix centimes au-dessus de son plancher de 2010 - et de rebondir au-dessus de 1,29. Le ministre des finances de Tokyo, Yoshihiko Noda a annoncé mardi dans la nuit européenne que le Japon envisageait d'acheter quelque 20 % des obligations qui doivent être émises au cours du mois de janvier dans la zone euro, dans le cadre du plan de sauvetage de l'Irlande. Pour ce faire, l'archipel utiliserait la part libellée en euros de ses confortables réserves de change (1.000 milliards de dollars), les deuxièmes plus importantes du monde derrière celles de la Chine. « Je pense qu'il est approprié pour le Japon d'acquérir des titres de dette publique de la zone euro pour accroître la confiance dans le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et apporter notre contribution en tant que grand pays, a expliqué Noda. C'est la réponse nipponne à l'initiative prise quelques jours plus tôt par la Chine qui a annoncé, la semaine dernière, son intention d'acheter 6 milliards de dollars d'obligations espagnoles et jusqu'à 5 milliards de dette portugaise la semaine précédente. Solidarité ou concurrence, le Japon cherchant à préserver son statut de grande puissance face à l'influence croissante de la Chine, l'histoire le dira. Il n'empêche que cette contribution asiatique inattendue donne une petite respiration à la Banque centrale européenne, que l'on dit depuis lundi très active sur le marché de la dette portugaise, avec d'importants achats de titres à cinq et dix ans. Mais elle restera petite. Ne serait-ce que parce que les réserves en euros du Japon ne constitueraient qu'une part très minoritaire de son trésor de guerre, très largement libellé en dollars, même si Tokyo garde secrète la composition de ses réserves de change. Ce soutien ne devrait donc pas modifier durablement la trajectoire de l'euro, qui selon la majorité des stratèges change reste orienté à la baisse. Selon les prévisionnistes les plus fiables en matière de taux de change du panel de l'agence Bloomberg, c'est le dollar qui sera en 2011 la monnaie vedette, à détenir absolument dans son portefeuille de devises. Car contrairement à ce que redoutait le marché jusqu'en novembre, le programme de 600 milliards d'achats de dette de la Réserve fédérale d'ici à fin juin va donner un sérieux coup de fouet à l'économie de l'oncle Sam et non déprimer la monnaie qu'imprime la planche à billets.
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