Trois quarts des salariés sont couverts par un plan seniors

Laurent Wauquiez est satisfait. Lors d'un déplacement jeudi au siège de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), le secrétaire d'État à l'Emploi a dressé un tableau plutôt positif de l'évolution de l'emploi des seniors, évoquant, chiffres à l'appui, un bilan « vraiment bon ». À ce jour, la Direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle (DGEFP) recense près de 80 accords de branche déposés (couvrant 8 millions de salariés), dont 66 ont été validés (environ 6,5 millions de salariés). Globalement, une branche sur deux s'est mobilisée. Côté entreprises, c'est « une vraie bonne surprise », indique le ministre, qui cite le chiffre de « 10.000 accords d'entreprise, couvrant 3,3 millions de salariés, et une très bonne dynamique dans les PME ». Au total, ce sont donc quelque 11 millions de salariés qui seraient couverts par un accord ou un plan d'action sur les seniors. Les autres entreprises ? excepté les moins de 50 salariés exemptées de sanctions et les PME entre 50 et 300 salariés qui ont obtenu un délai supplémentaire de 3 mois ? devront s'acquitter de la pénalité prévue par la loi, à savoir 1 % de la masse salariale. Les Urssaf seront chargées du recouvrement et les premiers chiffres seront connus à la fin du premier trimestre. « Je ne suis pas intéressé par les pénalités [...] Je ne vais pas envoyer les inspecteurs du travail dans trois mois », a indiqué hier Laurent Wauquiez. Son souhait, c'est que les entreprises se convainquent elles-mêmes de l'intérêt de garder leurs seniors avant d'ajouter : « Ce que nous faisons sur les seniors, c'est dépoussiérer le côté vieillot de nos pratiques RH. »Les accords signés, reste maintenant à analyser leur contenu. La majorité d'entre eux concernent avant tout le maintien dans l'emploi des salariés âgés. En effet, 85 % d'entre eux visent l'aménagement et la modulation des fins de carrière et 82 % la formation, le développement des compétences des seniors et le tutorat. En revanche, le recrutement de seniors apparaît beaucoup moins comme une priorité pour les entreprises et les branches. « C'est un point d'alerte », reconnaît le ministre.les bonnes pratiquesSur le terrain, les petites entreprises ont pu être accompagnées par le réseau des chambres de commerce et d'industrie (CCI). En partenariat avec Vigeo, celles-ci ont rendu public ce jeudi un rapport sur les bonnes pratiques identifiées dans 34 PME. Si celles-ci sont particulièrement actives « en termes de tutorat, on note assez peu de démarches sur la question des fins de carrière, mais le sujet intéresse les PME », note Sophie Thierry, du groupe Vigeo. VVF France (300 salariés) « met en place des entretiens de carrière à partir de 45 ans pour ses salariés et fait des bilans à 10 ans de la fin de carrière pour les plus de 55 ans », explique Emmanuel Chrétien, son responsable formation. De son côté, le Centre technique du papier (143 salariés), qui connaît une pyramide des âges très déséquilibrée, a pris le taureau par les cornes et a « signé mardi un plan seniors », explique Corinne Bardoux, la responsable des ressources humaines. Poussées par l'État, les entreprises se mobilisent davantage que par le passé pour l'emploi de leurs salariés âgés. Ce qui devrait avoir un impact sur le taux d'emploi des seniors (56,3 % pour les 55-60 ans, mais seulement 16 % pour les 60-65 ans). n85 % des accords signés visent l'aménagement et la modulation des fins de carrière et 82 % la formation.
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