Décapitée, la Pologne prépare sa réorganisation

La catastrophe aérienne dans laquelle le président Lech Kaczynski a péri, samedi en Russie, alors qu'il se rendait à Katyn pour les cérémonies du 70e anniversaire du massacre de 22.000 officiers polonais sur l'ordre de Joseph Staline a suscité une vive émotion dans le monde. Le président Barack Obama a parlé d'un accident « épouvantable pour la Pologne, les Etats-Unis et le monde ». Le président Kaczynski, dont le corps a été rapatrié dimanche en Pologne, « a joué un rôle clé dans le mouvement Solidarité et était très admiré aux Etats-Unis en tant que dirigeant dévoué à la liberté et à la dignité de l'homme », a rappelé le président américain. L'accident aérien, qui a fait 96 victimes, plonge l'Etat polonais dans une grave crise. Lech Kaczynski était accompagné du gouverneur de la banque Centrale, Slawomir Skrzypek, des principaux chefs de l'armée et de nombreux responsables politiques. La présidence de la banque centrale est désormais assurée par son vice-gouverneur, Piotr Wiesiolek. présidence intérimaireAucun vide institutionnel n'est cependant à craindre. La Constitution prévoit une présidence intérimaire qui est assurée par le chef du Parlement, Bronislaw Komorowski, ainsi qu'un calendrier pour l'organisation de l'élection présidentielle. Le chef du Parlement dispose d'un délai de 14 jours pour fixer la date « en choisissant un jour férié dans les 60 jours à compter de la date de l'annonce du scrutin ». L'élection présidentielle, qui devait initialement se tenir en octobre, aurait probablement opposé le conservateur Lech Kaczynski au chef du Parlement Bronislaw Komorowski, candidat officiel du parti libéral Plateforme civique (PO). Michal Boni, l'un des principaux conseillers du Premier ministre Donald Tusk, a indiqué dimanche que l'économie polonaise ne courait aucun danger et qu'il ne voyait aucune mesure particulière à mettre en oeuvre pour stabiliser les marchés financiers. Ce tragique accident « ne remet en cause la stabilité financière et politique de la Pologne d'aucune manière », estime Magdalena Polan, spécialiste de la région chez Goldman Sachs. La banque d'affaires ne redoute pas de volatilité excessive à l'ouverture des marchés lundi.
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