Retour des pressions baissières sur l'euro

A force d'entendre parler de crise de l'euro, le commun des mortels s'était mis en tête que la monnaie unique dévissait sur le marché des changes, notamment vis-à-vis du dollar. Certes, le couple euro-dollar a connu des orages. Et la semaine écoulée, ils ont été d'une exceptionnelle violence, avant que le plan historique mis sur pied par l'Union européenne le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne ne provoque une accalmie. Lundi, l'euro a rebondi d'un plancher de quatorze mois vis-à-vis du dollar atteint jeudi dernier à 1,2530 à près de 1,31 lundi, le marché saluant le transfert des risques des investisseurs privés vers les États. Mais le soufflé est retombé dès hier, mardi, la monnaie unique refluant même momentanément en dessous de 1,27 dollar. Néanmoins, à ce cours, l'euro reste cher, très cher et infiniment éloigné de son record de faiblesse face au billet vert atteint à l'automne de l'an 2000, à 0,8230. La crise de l'euro ne concerne pas sa valorisation face à telle ou telle monnaie. Elle est structurelle: l'euro était à l'agonie en tant qu'instrument de paiement unique de seize pays aux évolutions de plus en plus disparates et, à ce titre, menacé d'éclatement. Or, l'Europe criblée de dettes, dont certains pays membres telle la Grèce sont exsangues, a besoin d'une monnaie moins fanfaronne pour amortir les plans d'austérité qu'elle va être contrainte de mettre en place afin de convaincre la planète financière que le Vieux Continent est en mesure de faire front commun face à l'adversité.C'est la raison pour laquelle la plupart des économistes pronostiquent un retour des pressions baissières, qui pourraient entraîner l'euro jusqu'à 1,20 dollar d'ici à la fin de l'année. C'est ce cours que pointent UBS et Barclays, qui comptent parmi les trois plus importantes banques en matière de transactions de change, ainsi que Royal Bank of Scotland. Le niveau de 1,20 dollar constituerait la valeur d'équilibre à long terme de l'euro, un cours très proche de celui de son lancement en janvier 1999, qui se situait à 1,18 et que la communauté financière avait alors jugé optimal du point de vue de la compétitivité de la zone euro.le retour du dollarPour Christian Parisot, économiste d'Aurel BGC, le plan européen devrait permettre à la défiance de s'estomper et faire cesser les sorties de capitaux de ces dernières semaines. Toutefois, le différentiel de croissance entre l'Europe et les États-Unis va se creuser aux yeux des investisseurs. Les annonces de sortie de la politique de crise de la Fed viendront plus vite que celles de la BCE, permettant au dollar de reprendre sa trajectoire haussière après le rebond technique de l'euro. De fait dès mardi, cette analyse était confirmée par le président de la banque de réserve de Richmond. Jeffrey Lacker a estimé qu'il ne fallait pas attendre trop longtemps avant de relever les taux d'intérêt. n
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