Telefónica échoue à nouveau à se renforcer au Brésil

Telefónica a essuyé un nouveau revers au Brésil. Portugal Telecom (PT) a rejeté mardi l'offre de 5,7 milliards d'euros du premier groupe de télécommunications espagnol sur les 50 % que détient l'opérateur portugais dans Brasilcel. En jeu, le contrôle de Vivo, dont 60 % appartiennent à Brasilcel, et qui représente plus de 30 % du marché brésilien de téléphonie mobile avec 54 millions de lignes.L'offre formulée le 6 mai dernier était pourtant considérable : elle équivalait à 146 % de la valeur boursière de Vivo. Le groupe présidé par Césarute;sar Alierta s'est engagé à lancer une offre publique d'achat (OPA) sur les actions ordinaires de Vivo qui ne sont pas contrôlées par Brasilcel et représentent 3,8 % du capital. Cependant, si PT maintient son refus de vendre, l'OPA ne sera pas présentée. Pourquoi une offre si agressive ? Telefónica ne veut pas que l'histoire se répète. En novembre 2009, Vivendi lui a coupé l'herbe sous le pied en acquérant la compagnie de téléphonie fixe GVT avec une offre de 11 % supérieure à la sienne. Telefónica, présent dans la téléphonie fixe au Brésil, attaque maintenant sur le front de la téléphonie mobile pour s'étendre dans un pays devenu son principal marché en Amérique Latine. Dans cette optique, contrôler Vivo est stratégique. Et pour s'assurer une réponse positive de PT, Telefónica a sorti une offre alléchante. Pas suffisante toutefois pour que PT, dont le premier actionnaire est justement Telefónica (10 %), accède à sa demande. Nouvelle offre possible « La vente de cette participation irait à l'encontre des perspectives de développement à long terme de PT », a rétorqué Portugal Telecom, En effet, « le Brésil est le premier marché de croissance de PT. S'il vend Vivo, il perd ses principales opportunités de croissance », analyse Iván San Félix, chez Renta 4. Cependant, « on ne peut pas écarter que Telefónica améliore son offre », estime l'analyste. Le groupe a jusqu'au 6 juin pour se prononcer. La somme proposée, considérable, a effrayé les marchés : alors que PT a vu son cours grimper de 5,9 % sur un marché en baisse de 3 % à Lisbonne mardi, tandis que Telefónica figure parmi les valeurs les plus sanctionnées mardi avec une perte de 3,7 % à la clôture. « La perspective d'une augmentation de l'offre de Telefónica inquiète les investisseurs », analyse Iván San Félix qui s'interroge sur la rentabilité d'une offre revue à la hausse. « Et si Telefónica améliore son offre, il est possible que PT cède et vende ses parts. C'est ce qu'anticipent les marchés », poursuit-il. PT avait déjà rejeté une offre de Telefónica sur Vivo en 2007. Ce nouveau refus a dopé le cours de Telecom Italia : les marchés anticipent que Telefónica se tournera vers une dernière cible potentielle au Brésil, la filiale de l'opérateur italien.
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