L'Espagne réduit drastiquement son train de vie

Soixante cinq milliards d\'euros en deux ans et demi. C\'est l\'ampleur du plan d\'ajustement que le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a présenté Mercredi au Congrès des députés. La mesure phare de cet ensemble, la hausse de la TVA de 18% à 21%, était attendue. Elle fait partie d\'une réforme plus globale de la structure fiscale du pays qui inclut la baisse de deux points de pourcentage des cotisations sociales entre 2013 et 2014, la création de nouveaux impôts liés à l\'environnement et la hausse de la taxe sur le tabac.Report des objectifs contre nouveau plan  Au chapitre des dépenses, la paye dite « de Noël » des fonctionnaires sera supprimée cette année. Par ailleurs, les prestations chômage seront baissées à partir du septième mois, et la plupart des aides à l\'embauche disparaîtront. L\'annonce de ce plan survient le lendemain de l\'Ecofin qui a avalisé le report d\'un an des objectifs de déficit de l\'Espagne en échange d\'une accélération du programme de réformes et de nouvelles mesures de consolidation fiscale.Historique de la rigueur Ce n\'est pas la première vague de rigueur imposée par Rajoy depuis son arrivée aux affaires en décembre 2011 : après un premier « paquet » incluant des hausses d\'impôt et des baisses des dépenses pour 15 milliards d\'euros, le budget 2012 prévoyait des économies de 27 milliards d\'euros (comprenant une partie du « premier paquet »), et les secteurs de la santé et de l\'éducation ont été réformés afin d\'économiser 10 milliards d\'euros. Le plan présenté mercredi a provoqué la colère des syndicats qui prévoient des mobilisations dans les prochaines semaines. Alors que l\'Espagne croissait plus vite que l\'Europe, boostée par le boom immobilier et l\'accès facile au crédit, la crise a contraint le pays à se serrer la ceinture, parfois douloureusement. Entre 2008 et 2012, minée par un taux de chômage à l\'ascension imparable, l\'Espagne a changé de cap en matière de dépenses publiques. L\'ancien premier ministre socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, avait d\'abord essayé de relancer l\'économie au moyen de politiques d\'inspiration keynésienne en 2008 et 2009 qui avaient contribué à une hausse incontrôlée du déficit (11,2% du PIB en 2009, contre un excédent budgétaire de 2,2% en 2007). Toutefois, en mai 2010, alors que le cyclone grec menaçait, et que la crise s\'enkystait, il avait annoncé un plan de rigueur de 15 milliards d\'euros, sous la pression de l\'UE : baisse des salaires des fonctionnaires, gel des retraites, suppression d\'allocations familiales, puis hausse de la TVA.Réformes structurelles Il a alors aussi engagé le chantier des réformes structurelles, encore en cours aujourd\'hui, sous Rajoy. Depuis 2010, ont ainsi été menées une modification du régime des retraites (report de l\'âge de départ de 65 à 67 ans), deux réformes du code du travail, quatre réformes du système financier, ou encore, une réforme constitutionnelle imposant l\'équilibre des comptes publics. Rajoy compte poursuivre sur cette voie. Au programme figurent la rationalisation des administrations publiques, la réforme du secteur énergétique, l\'uniformisation du marché la libéralisation des services rattachés aux secteurs ferroviaire et aéroportuaire.
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