Lehman Brothers organise son sauvetage en catastrophe

Le Trésor surveille "la situation des marchés de près". La Maison-Blanche décline tout commentaire. Mais pour Wall Street, la survie de Lehman Brothers, en tout cas sous sa forme actuelle, n'est plus garantie. Hier, son action a poursuivi sa chute, lâchant 30,5 % à 5 dollars à mi-séance. Sa capitalisation s'est effondrée de 93,18 % en 2008, à 3,1 milliards de dollars. En séance, Raymond James lui a ravi hier son rang de quatrième société financière des États-Unis. Selon les médias américains, l'établissement aurait ouvert hier ses livres de comptes à de potentiels repreneurs tout en essayant de s'assurer de la fidélité de ses clients et contreparties.Hier, Goldman Sachs—qui d'après Reuters n'est pas intéressé par un rachat — JP Morgan Chase et le hedge funds Ramius Capital ont affirmé qu'ils continuaient à travailler avec Lehman Brothers. Le marché doute d'une nouvelle intervention fédérale et mise sur un rachat d'ici à la fin de ce week-end.LES ANALYSTES DUBITATIFSMercredi, le groupe a indiqué que ses liquidités disponibles s'élevaient à 42 milliards de dollars et que son ratio de solvabilité Tier 1 s'inscrivait à 11 %. En somme, la situation de Lehman Brothers ne saurait être comparée à celle de Bear Stearns lors de sa reprise par JPMorgan Chase en mars, a expliqué à mots couverts le groupe. Lehman Brothers a précisé que la vente aux enchères de 55 % d'IMD, qui regroupe notamment la société de gestion d'actifs Neuberger Berman, était sur les rails. D'après nos informations, elle devrait démarrer aujourd'hui. Par ailleurs, la scission de la structure où seront placés près de 30 milliards de dollars d'actifs dans l'immobilier commercial, aura lieu début 2009. Des analystes ont prévenu que ces initiatives ne suffiraient pas à stabiliser la banque. Faute d'"accord stratégique" à "court terme", c'est-à-dire une injection de capital ou un rachat pur et simple, l'agenceMoody's n'écarte pas de dégrader sa notation. "Alors que le nombre d'acquéreurs potentiels se trouve actuellement restreint, l'annonce de Moody's ranime le spectre d'une reprise, potentiellement à un bas prix", juge Guy Moszkowski, chez Merrill Lynch. Après que le sudcoréenKDB a renoncé à entrer au capital de Lehman Brothers, le britannique HSBC — qui fait partie des noms de repreneurs potentiels circulant à Wall Street — a fait savoir qu'il était "très improbable" qu'il rachète une banque d'affaires. Compte tenu de la perte trimestrielle de 3,9 milliards de dollars annoncéemercredi,Goldman Sachs est passé de "achat" à "neutre" sur le titre. Les investisseurs craignent que la cession d'IMD à un groupe de capital investissement soit compromise ou bradée. Blackstone a récemment indiqué que, compte tenu de la crise du crédit, tout rachat à effet de levier (LBO) supérieur à 5 milliards de dollars était difficile à financer. Or, Neuberger Berman est estimée à 8milliards de dollars.
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