Thibault Ponroy, le choix du bonheur intellectuel chez Centdegrés

Un tourbillon s'engouffre dans la pièce. C'est Thibault Ponroy, ancien PDG de Guerlain (1997-2002), où il a passé dix ans, puis directeur international de Marionnaud et, dernièrement, directeur du marketing stratégique et des achats au sein du groupe Luxury Europe AS Watson, qui a racheté Marionnaud. Il était arrivé au bout d'un cycle. « Je suis un homme de retournement », explique-t-il.Il a rejoint, à 51 ans, David Nitlich et Élie Papiernik à la tête de l'agence de design Cent- degrés. Il en devient associé. Créée en 1988, Centdegrés intervient en matière de stratégie et d'identité de marque, de design produit, d'architecture commerciale et de merchandising, de packaging et d'édition. L'agence a pour clients des sociétés comme Petit Bateau, Lafuma, Pernod Ricard, Royer (Kickers?), mais aussi des grands noms du luxe comme? Guerlain, Givenchy, Burberry, Jean-Paul Gaultier, GH Mumm ou Martell. « Mon arrivée chez Centdegrés s'est faite un peu comme une évidence. Nous avons réalisé des projets lourds ensemble chez Guerlain. L'agence cherchait quelqu'un pour son développement international », explique Thibault Ponroy.Centdegrés ouvre actuellement un bureau à Shanghai. Elle a déjà réalisé des projets pour des acteurs majeurs de la cosmétique comme Jala et Jahwa en Chine, Amore Pacific en Corée et Cao au Japon. L'agence vient de repenser la marque Herborist, basée sur la pharmacopée chinoise. L'Asie, un continent que Thibault Ponroy connaît bien. Il a construit les bases du développement de Guerlain en Chine et au Japon. Il a aussi beaucoup ?uvré sur le marché japonais pour Roc.Sa devise ? « Et si c'était le contraire. Croiser les expériences, apporter des éclairages nouveaux. Plus il y a prise de risque, plus il y a chance de succès », lance-t-il, revendiquant « une culture du doute ».Thibault Ponroy a effectué toute sa carrière dans le luxe, à l'international, à l'exception des deux premières années dans un cabinet d'avocats américain, muni de son DEA de droit des affaires. Chez Guerlain ? dont il devint à 26 ans le patron pour la France (1985-1990) en tant que directeur commercial quand la société était encore une structure familiale ? il a lancé Samsara, Terracotta, la gamme Aqua Allegoria, reconstruit toute la gamme d'accessoires et la ligne maquillage.En 1991, L'Oréalcute;al lui confie la direction générale Europe de la marque Helena Rubinstein, que le groupe vient d'acquérir. C'était la première marque de luxe dans le portefeuille de L'Oréalcute;al. Une vraie mutation. Il reconstruit la marque, la repositionne sur l'ensemble des marchés européens. « Les méthodes ?l'oréaliennes? sont très formatrices. Une véritable leçon de vie et d'humilit頻, avoue-t-il. Mais surtout, chez L'Oréalcute;al, il découvre une « pépite » : Armani.relance de rocOn lui doit le lancement du rhétinol quand il était PDG de Roc, de 1995 à 1997. La société, alors en perte de vitesse, venait d'être reprise par Johnson & Johnsonnson. « Trois années passionnantes de relance de Roc en Europe. » En 1997, Guerlain le rappelle comme PDG. En 2002, il avoue l'échec du parfum Mahora. Il s'en va. Passé chez Marionnaud l'année suivante, il gérera à partir de 2005 la reprise par le chinois Watson. Alors, son arrivée chez Centdegrés ?« Un prolongement naturel à ma carrière. Je suis très heureux. Quelque part, j'ai fait le choix du bonheur intellectuel. J'avais le sentiment de me renier dans un grand groupe. J'ai fait le choix de la libert頻, confie ce fan de régates.
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