C'est avec enthousiasme que le marché a salué les résultats trimestriels de Crédit Agricolegricole SA présentés mardi après Bourse. Hier matin, le cours de la Banque verte prenait plus de 5 % pour clôturer en hausse de 5,59?%. Crédit Agricolegricole a révélé des bénéfices plus élevés que ceux attendus : le résultat net part du groupe s'est inscrit à 289 millions d'euros au troisième trimestre en baisse de 20,8 % sur un an. Le marché a estimé que ces résultats étaient solides, portés par les bonnes performances commerciales de la banque de détail et de la gestion d'actifs et la réduction des pertes sur les activités non pérennes de la banque de financement et d'investissement (voir graphique). Ce mouvement de sortie de crise sera poursuivi à partir du 1er mars prochain par le successeur de l'actuel directeur général du groupe, Georges Pauget. Le conseil d'administration de la banque a, comme attendu (voir « La Tribune » du 6 et du 10 novembre), désigné Jean-Paul Chifflet, secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit Agricolegricole comme prochain patron de la structure cotée.Les deux points forts de la banque, depuis la mise en place de la stratégie de sortie de crise, sont à l'?uvre dans ces résultats : la capacité à générer des revenus et la maîtrise des charges. Ainsi, à périmètre constant (hors intégration de Caceis, de Ducato en Italie et de CA Life Japan), sur neuf mois, le produit net bancaire est en hausse de 15,1 % et les charges sont en recul de 7,1 %. Dans ce contexte, le résultat brut d'exploitation est multiplié par 2,3 à 4,3 milliards d'euros. Le résultat net s'inscrit à 692 millions d'euros, en baisse de 48 %, comparé à une période qui avait bénéficié de plus-values sur Suez et Newedge. Reste que le coût du risque, si, comme dans les autres banques, il semble se stabiliser au troisième trimestre par rapport au deuxième, reste à un niveau élevé, et cela dans tous les métiers : il s'est établi à 1,2 milliard d'euros contre 0,7 milliard un an plus tôt.retour en grâceCes résultats montrent surtout le retour en grâce de la banque de détail. Les caisses régionales ont-elles voulu prouver que, plus que jamais, le groupe pouvait compter sur elles ? En tout cas, leur contribution au résultat du groupe est en hausse sensible : sur neuf mois, elle est en croissance de 16,6 % à 557 millions d'euros, soit presque autant que leur contribution pour l'ensemble de 2008. C'est notamment le fait d'une forte activité commerciale, cette dernière générant un produit net bancaire en hausse de 7,7 %. Ce qui permet aux caisses de réduire leur coefficient d'exploitation à 53,6 % (50,2 % sur le trimestre). Parmi les réussites, Crédit Agricolegricole a souligné que ses activités d'assurance-vie et non-vie avaient réalisé des performances commerciales meilleures que celles du marché.La banque de détail à l'international, en revanche, souffre encore, pour l'essentiel du fait de la filiale grecque Emporiki, qui enregistre un impact d'écart d'acquisition de ? 485 millions d'euros, même si, au plan commercial, la banque indique que ses résultats montrent une « inflexion en ligne avec les objectifs ». n

latribune.fr

12 Nov 2009, 1:46

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