Les banques chinoises confirment leur domination sur la finance mondiale

Le phénomène s'accentue. Année après année, les banques chinoises pèsent de plus en lourd dans le secteur financier mondial. Déjà leurs capitalisations boursières battaient des records. Désormais, les groupes bancaires de l'empire du Milieu sortent également gagnants au jeu de la comparaison des bénéfices. Sur les neuf premiers mois de l'année, le premier d'entre eux, ICBC, a ainsi gagné plus de 127 milliards de yuans (13,9 milliards d'euros). Soit deux fois plus que Citigroup ! À côté, les banques occidentales font pâle figure. Seules l'américaine JPMorgan Chase parvient à se positionner dans le Top 5. Sur le Vieux Continent, BNP Paribas et Santander, sorties renforcées de la crise, apparaissent comme les seules capables de rester au contact du peloton de tête sino-américain. Entre janvier et septembre 2010, les quatre poids lourds du secteur bancaire chinois ont gagné ensemble plus de 40 milliards d'euros, contre 13,7 milliards pour les quatre françaises réunies. Et « l'écart serait encore plus grand si le yuan n'était pas sous-évalué à ce point », remarque Claude Tiramani, directeur de la gestion pour les pays émergents chez Lutetia Capital. « Il n'est pas surprenant de trouver les chinoises en tête sachant que le taux de croissance annuel de l'économie locale se maintient autour de 10 % depuis plusieurs années. Leur profitabilité, forte, est largement subventionnée par l'État, qui décide du niveau des taux. Les marges sur les crédits sont donc très élevées. » Des doutes planentToutefois, des doutes planent sur l'avenir des banques chinoises. Primo, la déréglementation en cours sur l'encadrement des taux dans le pays entraînera un amenuisement de leurs marges. Secundo, après plusieurs années de distribution effrénée du crédit, la plupart des observateurs anticipent une poussée des créances douteuses. Et, par conséquent, une montée du coût du risque. « Une forte croissance des volumes de crédit est en principe suivie de l'émergence de créances douteuses deux à trois ans plus tard », confirme Claude Tiramani. « Mais ce phénomène sera certainement compensé par la bancarisation croissante de la population chinoise. Il faut s'attendre à un développement important de l'endettement des ménages et des PME. Les ressources des établissements sont encore largement sous-employées. » Avant de conclure: « Le règne des banques chinoises n'est donc pas éphémère. »Il n'est pas surprenant de trouver les banques chinoises en tête sachant que le taux de croissance annuel du Pib atteint 10 %.
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