Jean-Paul Gauzès, un artisan de la régulation financière

« Je n'ai jamais souhaité être député européen. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible ». Aujourd'hui, Jean-Paul Gauzès (eurodéputé PPE, parti populaire européen) ne le regrette pas. Après six ans d'implication dans des dossiers aussi complexes que les services de paiement, les agences de notation ou la gestion alternative (directive dite AIFM) ? et ce, sans maîtriser l'anglais au grand dam des Anglo-saxons ? l'homme est resté reconnaissant. « C'est Antoine Rufenacht qui m'a propulsé. Je lui dois tout. » L'ancien maire du Havre, deux fois secrétaire d'État sous des gouvernements de Raymond Barre et directeur de campagne de Jacques Chirac en 2002, lui a proposé de devenir élu européen. Ancien avocat, ancien directeur juridique et fiscal de Dexia, l'expérience politique de Jean-Paul Gauzès se résumait jusqu'alors au seul échelon local : il est maire de Sainte Agathe d'Aliermont, petite commune de Seine Maritime, depuis 1983. Aujourd'hui, Jean-Paul Gauzès ne boude pas sa satisfaction. « Nous touchons à des problèmes concrets et nous avons de réels pouvoirs. Rapporteur d'une directive, un député européen peut laisser son empreinte ou une marque collégiale sur le texte qui lui est confié », souligne-t-il. A l'issue du vote sur AIFM, l'homme se dit fier d'avoir « participé » au renforcement de la régulation financière, notamment sur les ventes à découvert, et du rôle de la future autorité européenne des marchés (ESMA). Le tout en « rassemblant beaucoup de collègues et notamment parmi les socialistes, ce qui crédibilise encore plus le texte ». La tâche requiert de la diplomatie et parfois de faire des compromis. « Nous sommes des délibérants. Chaque soutien doit se gagner ». Y compris au sein de son propre groupe. Son expérience d'avocat n'est probablement pas un désavantage en la matière. Dans son élémentInconnu à son arrivée au Parlement européen, il ne fait aucun doute qu'il est aujourd'hui dans son élément. Pour preuve, ses « collègues », comme il les appelle et ce, quelle que soit leur couleur, l'ont élu eurodéputé de l'année 2009 dans la catégorie affaires économiques et monétaires. Et lui ont laissé le soin d'adapter le règlement Agences de notation à la nouvelle supervision européenne. Et après ? Jean-Paul Gauzès ne s'interdit pas de reprendre un gros dossier d'ici à la fin de son mandat (en 2014) si ses collègues lui renouvellent leur confiance. Quant à un troisième mandat européen, rien n'est exclu même si l'intéressé rappelle qu'il aura alors 67 ans.C. FR. et T. S.
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