Bruxelles renforce la pression sur Paris

ueLe bras de fer entre Bruxelles et Paris se durcit. Hier, la Commission européenne a demandé à neuf pays, dont la France, de ramener leur déficit public sous la limite autorisée par le Pacte de stabilité européen, c'est-à-dire 3 % du produit intérieur brut (PIB), avant 2013. Prévoyant cette injonction (lire « La Tribune » du 10 novembre), Paris, en plein débat sur le grand emprunt (lire ci-dessus), s'est employé ces derniers jours à plaider sa cause afin d'obtenir un nouveau délai jusqu'à 2014. Le gouvernement français estime en effet peu probable de ramener ses finances publiques dans les « clous » de Maastricht avant cette échéance. « 2014 constitue déjà un bel effort. Mais je pense que 2013 va être extrêmement difficile. C'est ce que j'ai dit à mes collègues », a ainsi indiqué mardi la ministre des Finances, Christine Lagarde, à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.Selon les prévisions de Paris, le déficit devrait atteindre 8,5 % du PIB en 2010, puis reculer à 6 % en 2012, 5 % en 2013 et enfin 3 % en 2014. Or, même avec une échéance à 2014, réaliser une telle baisse de plus de 1 point par an est sans précédent. Bercy, qui table sur une croissance économique de 2,5 %, une masse salariale en hausse de 5 % par an (en valeur) et une baisse de la dépense publique de 1 % par an, estime pourtant pouvoir y parvenir. Le problème est que, jusqu'à présent, la dépense publique n'a jamais cessé d'augmenter (en moyenne de 2 % par an en volume). Le ministre du Budget, Éric Woerth, a évoqué mardi l'instauration de nouvelles règles de gestion des finances publiques en 2010.Malgré cette bonne volonté affichée, le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, n'a pas cédé d'un iota, jugeant les délais proposés (2013 pour neuf pays, l'Espagne, l'Irlande et le Royaume-Uni ayant déjà bénéficié comme la France d'un sursis) « appropriés et réalistes ». La situation est d'autant plus difficile pour la France que, mis à part la Belgique, qui a, elle, jusqu'en 2012 pour coller aux critères bruxellois, aucun pays ne conteste le calendrier fixé par la Commission. Pour autant, certains économistes jugent peu crédibles les dates butoirs imposées par l'exécutif européen. C. J. avec AFP
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