en-êtreEn 1983, Nerio Alessandri, 22 ans, vit encore chez papa-maman. Des gens modestes. Il est employé, elle est ouvrière. Technicien dans l'âme, le jeune Nerio est fasciné par le sport et caresse le rêve de devenir chef d'entreprise. Il pratique le vélo en amateur et fréquente la palestre du coin. Dans les salles de gym du monde entier, l'époque est à la gonflette. Dans la sienne, Nerio Alessandri s'entraîne, observe et écoute les plaintes, doléances et souhaits de ceux qui n'en peuvent plus de lever des poids avec les appareils non adaptés. L'innovation, c'est écouter. Bingo ! Au fond de son garage, il met au point une machine ergonomique, le Hack-Squat, dessinée et conçue pour augmenter la force et non le volume musculaire. Installée sur le plateau à titre d'essai, ladite machine fait un tabac. On fait la queue pour l'essayer. Nerio Alessandri a mis le pied sur le bon filon. En quelques années, la société Technogym devient leader du secteur en Italie. Aujourd'hui, c'est le champion européen des produits et services de complément psychophysique pour le bien-être et la rééducation. Un modèle de management et de créativité entrepreneuriale. cap sur la FranceTenant les rênes d'un petit empire qui a multiplié par treize ses filiales dans le monde entier et qui exporte 87 % de sa production, intégralement made in Italy dans cent pays, Alessandri a été élu entrepreneur de l'année, nommé chevalier du Mérite industriel ? le plus jeune de l'histoire du pays. Basés à Cesana, en Émilie, son usine et le siège de sa société, qui emploient jusqu'à 1.600 personnes, ont été désignés comme le meilleur endroit d'Europe où travailler. Une usine modèle en verre et bois, flambant neuve, totalement écologique, bâtie par l'architecte milanais Antonio Citterio. Le site entier, baptisé Technogym Village, 60 hectares à impact zéro, sera achevé début 2010 et sera aussi le premier wellness campus du monde. Avec jardins et un hub experience abritant palestre, centre culturel, magasin et restaurant. En attendant, Alessandri s'attaque à la France. Pas du gâteau. De tous les pays d'Europe qui affichent 9 % d'inscrits et pratiquants en salle de gym, la France lambine avec un 3 % per capita. Mais la donne pourrait changer avec la crise, les gens pensant davantage à leur santé. Mens sana in corpore sano plus que jamais. « Wellnessécité » fera donc loi.Pierre Léonforte

latribune.fr

12 Nov 2009, 1:46

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