Le dollar a regagné plus de 4,5 % de sa valeur en une semaine face à l'euro

D'entrée de jeu, alors que s'ouvrait le sommet du G20 à Séoul sur fond de guerre des monnaies, le secrétaire au Trésor américain a mis les points sur les « i ». Timothy Geithner, le seul responsable américain habilité à s'exprimer sur la valeur du billet vert, a affirmé que « les états-Unis ne chercheront jamais à affaiblir le dollar comme moyen de gagner un avantage compétitif ou pour soutenir la croissance de l'économie ». Et de marteler que « ce n'est pas une stratégie efficace pour un pays et elle ne l'est pas pour les états-Unis », dénigrant ainsi les propos tenus par Alan Greenspan dans le « Financial Times » de jeudi. L'ancien président de la Réserve fédérale y affirmait : « L'Amérique mène une politique d'affaiblissement de sa monnaie » tandis que « la Chine étouffe le yuan » au détriment des autres économies.Un constat pourrait permettre de réconcilier les deux points de vue, s'ils n'étaient aussi antagonistes que le sont les prises de position des protagonistes du G20 : depuis une semaine le dollar regagne du terrain à vive allure. Si, initialement, après l'annonce du nouveau programme d?assouplissement quantitatif de la Fed le 3 novembre, qui inondera la planète de 600 milliards de billets verts d'ici à fin juin, le dollar avait accusé le coup, il est remonté jeudi à son meilleur niveau depuis cinq semaines face à l'euro. Il a poussé une pointe jusqu'à 1,3660 pour un euro, soit un regain de vigueur de plus de 4,5 % en une semaine, tandis qu'il décollait franchement du point bas de quinze ans atteint fin octobre par rapport au yen, à 80,20, pour remonter au-dessus de 82,50.C'est clair : le « QE2 », la deuxième phase de rachat de titres de la dette publique américaine par la Fed, ne fait plus peur aux acteurs du marché des changes, dont la psychologie s'est modifiée avec le passage à l'acte de la banque centrale de Washington. Ils se prennent à croire que le programme va enfin donner l'oxygène nécessaire à l'économie de l'Oncle Sam pour qu'elle recommence à créer durablement des emplois, comme ce fut le cas en octobre. Et ils ont été favorablement impressionnés par le solde du déficit commercial des états-Unis en septembre, qui s'est nettement contracté, à 44 milliards de dollars. L'Europe à l'arrêtOr, pendant ce temps, l'Europe se débat avec le nouvel épisode de la crise de la dette souveraine des pays dits périphériques (lire ci-dessous). A cela s'est ajouté, ce jeudi 11 novembre, l'annonce par l'Espagne d'un coup d'arrêt à la reprise. Au troisième trimestre la croissance « tra los montes » a été nulle par rapport au trois mois précédents, où elle avait progressé de 0,2 %, contribuant au maintien d'un taux de chômage record. C'est l'ensemble de la zone euro qui risque désormais de basculer dans une croissance encore plus molle, après la mise en oeuvre dans la plupart des pays de plans d'austérité parfois drastiques.
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