Complexe jeu de chaises musicales à la BCE

Le jeu de chaises musicales à la banque centrale européenne a débuté. Lundi prochain, les ministres de l'économie et des finances de la zone euro vont tenter de trouver un successeur au sein du directoire de la BCE à l'autrichienne Gertrude Trumpel-Gugerell dont le mandat de huit ans s'achève en juin prochain. Selon les règles non écrites de la BCE, ce poste devrait revenir à un « petit pays » puisque les « poids lourds », France, Allemagne, Italie et Espagne, sont déjà représentés dans le directoire. Comme le poste de vice-président échoit depuis 2002 à un « petit pays méridional », ce siège est également réservé à un pays « du nord ». En 2003, Gertrude Tumpel-Gugerell avait ainsi pris le siège de la Finlandaise Sirkka Hämäläinen. Enfin, dernière condition non écrite : ce poste est réservé à une femme. Dans ce cadre, les candidates potentielles ne sont pas légion : les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de la Belge Marie de Wachter, 57 ans, membre de la commission bancaire et directeur de la Banque nationale de Belgique et de la Néerlandaise Joanne Kellermann, 51 ans, elle aussi directeur de la banque nationale des Pays-Bas. Elena Kohutikova, vice-gouverneur de la banque centrale slovaque, est aussi citée. Mais la tâche des 17 ministres pourrait, ce lundi, être plus délicate. Selon la presse allemande, Berlin souhaiterait en effet que cette nomination fût l'occasion d'apporter une « solution globale » au remodelage du directoire de la BCE. Car il faudra également bientôt trouver un successeur au président de la BCE, Jean-Claude Trichet, dont le mandat s'achève au 31 octobre prochain. Angela Merkel continue de soutenir son poulain, Axel Weber, l'actuel président de la Bundesbank. Dans ce cas, comme un pays ne peut compter plus d'un représentant au directoire de la BCE, Jürgen Stark, qui en est actuellement membre démissionnerait. La place serait alors libre pour un Français qui représenterait l'Hexagone à Francfort après le départ de Jean-Claude Trichet. Mais ce scénario est remis en cause par les réticences de Paris vis-à-vis d'Axel Weber, jugé trop « faucon » et surtout disqualifié par ses critiques à l'achat d'obligations d'État de la zone euro par la BCE. Berlin pourrait alors présenter un autre candidat : Jürgen Stark, pourtant non moins faucon qu'Axel Weber, Klaus Regling, l'actuel président du fonds de stabilisation européen, qui séduirait la France ou encore l'ancien directeur du FMI Horst Köhler, dont la démission surprise l'an dernier de la présidence fédérale allemande n'en fait cependant pas un candidat idéal. Option d'un troisième larronMais si l'on ne parvient pas à se mettre d'accord sur un Allemand, les chances du président de la Banca d'Italia, Mario Draghi, pourraient alors remonter en flèche. Et c'est Lorenzo Bini-Smaghi qui laisserait son fauteuil au directoire à un Français. Pas sûr toutefois que Berlin accepte un duo italo-portugais diriger la BCE. L'option d'un troisième larron « neutre » serait alors possible, comme le président de la banque de Pays-Bas, Arnout Wellink. Mais alors à la fin de l'année, les petits pays nordiques pourraient détenir deux postes et la France aucun, ce qui n'est pas envisageable. La formule pour contenter chacun reste donc encore à inventer.Condition non écrite : ce poste est réservé à une femme.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.