Small et mid cap européennes encore à l'honneur en 2010

Sur les marchés, les hausses d'hier ne font pas forcément les baisses d'aujourd'hui ou de demain. Le phénomène est d'autant plus criant pour les small et mid cap européennes en ce début d'année. Dans un contexte macroéconomique particulièrement agité en Europe, l'indice européen des petites et moyennes valeurs fait montre d'une remarquable résistance avec un recul inférieur à 1 % depuis le début janvier. Rien à voir avec les 7 % à 9 % de baisse affichés par les grands indices européens.Alors que traditionnellement l'aversion au risque pousse les investisseurs à se débarrasser des petites valeurs moins liquides et au profil plus risqué, cela n'est aujourd'hui pas le cas. Deux explications viennent éclairer ce phénomène. D'une part, contrairement aux grosses capitalisations, les petites et moyennes valeurs en Europe ont entamé une phase de consolidation à compter de l'automne dernier. D'autre part, moins exposés au secteur bancaire, les indices small et mid cap ne subissent pas les prises de bénéfices qu'endurent aujourd'hui ceux qui sont plus fortement pondérés en valeurs financières.Des prix dans la moyenne historiqueAu-delà, malgré le rebond de 55 % de l'an dernier et de 77 % depuis ses plus-bas, l'indice MSCI Europe Small Cap garde un potentiel de hausse. Car les petites et moyennes valeurs ne sont pas très chères au regard des prévisions de résultats. Avec des multiples de douze fois leurs bénéfices attendus cette année, elles restent en ligne avec leur moyenne historique. Le potentiel d'appréciation est encore plus grand en prenant le « price to book ». Ainsi le MSCI Europe Small Cap se paie aujourd'hui 1,43 fois la valeur de ses actifs, soit « un potentiel de 80 % de hausse par rapport aux derniers plus-hauts de 2007 », soulignent les experts du fonds Montanaro. Et « même si l'on ne retrouvera pas tout de suite les niveaux de revenus de 2006-2007, le consensus est encore un peu trop prudent », estime Cédric Durant des Aulnois, analyste chez Montanaro. Celui-ci table sur un courant acheteur des investisseurs dès lors que les analystes auront commencé à relever leurs prévisions de résultats. « Au regard des précédents cycles, nous nous attendons à une hausse de 20 % sur les small et mid cap cette année en Europe », ajoute ce dernier.Abondance de liquiditésLes arguments soutenant la thèse de la poursuite d'un rebond cette année ne manquent donc pas. Mais le plus couremment cité ces derniers temps reste celui d'un retour en force des opérations de fusions-acquisitions. Contraintes de réduire la voilure en 2009, les entreprises (petites comme grandes) ont drastiquement coupé dans leurs coûts et se voient aujourd'hui armées d'abondantes liquidités. Une tendance que confirme Cédric Durant des Aulnois en précisant que « 33 % des sociétés que Montanaro détient dans son portefeuille européen sont en situation de trésorerie nette positive ». Selon un scénario répandu, ces mannes d'argent devraient permettre aux entreprises de sécuriser leur croissance à l'heure même où la reprise se dessine. L'occasion aussi de prendre facilement des parts de marché supplémentaires alors que la crise financière a fragilisé, dans le même temps, bon nombre d'entreprises.
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