La Hongrie défie l'Union européenne

Le premier ministre hongrois Viktor Orban défie l\'Europe. Lundi, ses réformes constitutionnelles ont été approuvées par le parlement où son parti de droite, le Fidesz, dispose d\'une majorité des deux-tiers nécessaire à la modification de la loi fondamentale. Parmi les réformes votées, on relève la limitation de la publicité électorale sur les médias non-gouvernementaux, la pénalisation des « atteintes à la dignité de la nation hongroise », la limitation de la juridiction du tribunal constitutionnel ou encore l\'obligation pour les étudiants boursiers de travailler en Hongrie.Viktor Orban pas impressionnéCes modifications ne sont rien d\'autres que la constitutionnalisation des lois censurées en 2012 par le tribunal constitutionnel. L\'Union européenne a protesté, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a profité de la visite du président hongrois à Berlin pour appeler Budapest au respect des droits de l\'homme, mais rien ne semble ébranler la détermination du premier ministre hongrois. Ce mardi, il a proposé de créer une banque d\'Etat pour réduire l\'influence des banques étrangères dans le pays.Déjà un bras de fer gagné l\'an passéComment en serait-il autrement ? Viktor Orban avait engagé dès 2011 le bras de fer avec l\'UE sur la question de l\'indépendance de la banque centrale. Après avoir menacé et sanctionné Budapest, Bruxelles avait finalement fait machine arrière, laissant le gouvernement hongrois nommer un homme de main à la tête de la Banque Nationale de Hongrie. Bref, Bruxelles n\'a pas les moyens d\'effrayer l\'homme fort de la Hongrie. Il n\'en va pas de même des marchés.Chute du forintLa monnaie nationale, le forint, s\'est écroulé dans la foulée de ces coups de force de Viktor Orban. Les investisseurs sont peu désireux de détenir une devise d\'un pays où l\'Etat a une si forte influence. Les capitaux semblent quitter la Hongrie et l\'euro cotait 305 forints ce mardi, son plus haut niveau depuis janvier 2012. En trois jours, le forint a perdu près de 3 %. Or, le niveau de la monnaie est le point faible de Budapest car les ménages hongrois sont fortement endettés en devises, notamment en franc suisse. Toute baisse du forint est une catastrophe pour eux, et, partant, affaiblit le gouvernement qui entend réagir : il avait déjà contraint les banques étrangères à des concessions sur leurs prêts, il défend cette fois l\'idée d\'une « nationalisation » de son secteur bancaire. Plus que jamais, la Hongrie semble tentée par le renfermement sur soi et l\'autarcie. Mais le pourra-t-elle?  Le pays est en récession et plusieurs entreprises, comme Michelin, ont annoncé leur retrait du pays, effrayées par sa politique.
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