Les usines des camions Renault Trucks souffrent fortement de la crise

Il n\'y a pas que les voitures qui subissent la crise. Renault Trucks, l\'activité camions du groupe Renault vendue en 2001 au suédois AB Volvo, a achevé  l’année 2012 avec un volume total de ventes de 51.486 véhicules, soit un recul de 14%. Il est vrai que le marché total des véhicules de plus de 6 tonnes a chuté de 8,3%  l\'an dernier en Europe à 276.949 unités, et de 8% à 42.811 en France. \"Le marché français des véhicules utilitaires a été particulièrement touché par la crise économique, sa santé dépendant en partie de celle du secteur de l’artisanat et du bâtiment\", explique un communiqué de Renault Trucks. Le constructeur de poids-lourds, qui fabrique ses véhicules à Lyon (Rhône), Bourg-en-Bresse (Ain), Blainville-sur-Orne (Calvados) et Limoges (Haute-Vienne), a d\'ailleurs dû prendre des mesures de chômage partiel au premier trimestre 2013, afin d’adapter sa production à la faiblesse de la demande. Renault Trucks reste le numéro un sur les  véhicules de plus de 6 tonnes dans l\'Hexagone, avec 30,2% de parts de marché et 12.929 véhicules immatriculés l\'an passé. Pour cette année, Renault Trucks compte sur le lancement en juin prochain d\'une gamme complètement renouvelée. Premier trimestre difficileUn \"léger retour à la croissance est prévu en Europe cette année. La vraie reprise économique est attendue pour l’année 2014\", souligne la firme qui conserve le losange Renault. Le propriétaire de Rebault Trucks, le constructeur de poids-lourds et de matériel de BTP AB Volvo (rien à voir avec les voitures de Volvo Cars, propriété de Geely) prévoyait, dernièrement, un début d\'exercice 2013 difficile. \"Le premier trimestre 2013 sera difficile du fait de la faiblesse des commandes dans beaucoup de marchés au quatrième trimestre\", expliquait  début février le PDG Olof Persson, ajoutant: \"les commandes ont fléchi partout à l\'exception de l\'Amérique du sud \". Fin de l\'autonomie de Renault TrucksOlof Persson, nouveau président du groupe AB Volvo, a décrété récemment une réorganisation de l\'ensemble du groupe. Celle-ci remet à plat tous les organigrammes de Renault Trucks, qui perd totalement son autonomie. Dix  mille salariés en France sont concernés. La nouvelle organisation impulsée par Göteborg, entraîne en effet un fort bouleversement. Le grand principe directeur est que le groupe passe d\'une segmentation par marque à une structuration commerciale par aire géographique. Signe du malaise au sein de Renault Trucks: la firme a vu le départ de deux patrons en un an ! En fin d’année dernière, Bruno Blin a été nommé nouveau président de Renault Trucks et Marc Martinez directeur général de Renault Trucks France. Tous deux ont pris leurs fonctions au 1er janvier 2013.Renault s\'est désengagéSur l\'ensemble de 2012, le groupe AB Volvo a été bénéficiaire (en net) de 11,26 milliards de couronnes (1,3 milliard d\'euros), soit 38% de moins qu\'en 2011. Le chiffre d\'affaires a reculé de 2%, à 303,6 milliards de couronnes (35 milliards d\'euros). Le consortium de Göteborg avait annoncé fin janvier avoir détrôné l\'allemand Daimler de la première place mondiale des poids-lourds en intégrant le chinois Dongfeng, dont il veut acquérir 45% des parts moyennant 5,6 milliards de yuans (670 millions d\'euros). Si la mise sur pied d\'une co-entreprise en Chine avec Dongfeng est validée par les autorités chinoises, celle-ci permettra au groupe scandinave de s\'implanter solidement en Chine. Le consortium, qui vend sous les marques Renault, Mack, UD Trucks et Eicher ainsi que sous propre label, a vu Renault annoncer à la mi-décembre 2012 sa sortie de son capital, alors que le français était historiquement son actionnaire de référence. Lourde restructuration évitéeEn 2001, Renault avait vendu ses poids-lourds au groupe scandinave en échange d\'une prise de participation. Louis Schweitzer, alors PDG du français, avait absolument tenu à être le premier actionnaire de AB Volvo (avec 21,7% du capital et 21,3% des droits de vote au périmètre d\'octobre 2010), notamment pour avoir un droit de regard sur la façon dont le suédois allait gérer les... actifs français. Une participation, qui avait évité une trop lourde restructuration chez Renault Trucks, comme Louis Schweitzer nous l\'avait alors avoué. Désormais, Renault n\'aura plus son mot à dire sur son ancienne activité, issue de la fusion en 1978 des camions Saviem et Berliet, deux marques françaises historiques.
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