Le salut de la fiction française passe par son industrialisation

Sur un marché international des programmes TV où vendeurs et acheteurs du monde entier s'échangent des « formats » d'émissions à adapter localement, des saisons de séries télévisées, la fiction télévisuelle à la française cumule les handicaps. Les volumes produits, déjà plus faibles que chez nos voisins allemands, espagnols, anglais.. ont diminué de 18 % en 2009, à 752 heures. Le recul se poursuit en 2010, avec la baisse des investissements des chaînes privées, proportionnels à un chiffre d'affaires 2009 en recul. Le format français de téléfilms de 90 minutes, dont la production est repartie à la hausse en 2009, au détriment du 52 minutes, ne répond pas au standard du marché international. Le mouvement s'accentue : le volume d'épisodes de 52 minutes produit au premier trimestre 2010 a chuté de 48 % par rapport à la même période 2009 (source Ficam). Surtout, le succès d'audience sur son propre territoire reste un indispensable argument de vente sur les marchés internationaux. Or, le public français se détourne des séries « Made in France ». Année après année, elles sont remplacées par les séries américaines au palmarès des meilleures audiences. 18 mesures de relanceC'est sur la base de ce constat que Frédéric Mitterand, ministre de la Culture et de la Communication, avait confié une mission sur la « crise et la relance de la fiction française » en novembre, au Club Galilée, club de réflexion sur l'audiovisuel. Le rapport du Club vient d'être remis. Il propose 18 mesures prioritaires pour une « politique industrielle » adaptée au secteur audiovisuel, avec l'ambition de faire de la création audiovisuelle « une filière stratégique ». Sur le volet éditorial de la crise, il propose par exemple de réorienter une partie du soutien à la production géré par le Centre national du cinéma (CNC) vers la « recherche et le développement », à savoir l'écriture en amont des scénarios, le tournage de pilotes... Avec l'objectif, à trois ans, de consacrer 10 % des fonds engagés dans la production de fiction à la R&D. Sur la crise financière du secteur, face à un tissu de producteurs composé de « PME sous capitalisées » et fragiles, il propose d'importer à ses entreprises les dispositifs d'aides au PME et TPE, de favoriser l'innovation en étendant le crédit impôt recherche et les fonds innovation aux fictions innovantes, ou destinées à plusieurs supports (TV, web...)Frédéric Mitterrand, qui inaugurait le MIPTV lundi, a nommé trois missions ou groupes de travail pour étudier le dossier du financement des phases d'écriture et de développement des oeuvres et sur l'extension des dispositifs d?aides aux PME et TPE.
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