La Poste britannique sera bientôt privatisée

Face au déclin du courrier et aux pertes répétées de Royal Mail, la Poste britannique, le gouvernement de sa très gracieuse Majesté a décidé de privatiser ce service. L'annonce en a été faite vendredi par Vince Cable, le ministre de l'Industrie britannique, à la suite d'un rapport recommandant l'opération.« Royal Mail est confronté à un ensemble de défis potentiellement mortels : baisse du volume du courrier, investissements faibles, manque d'efficacité et une situation financière très délicate concernant son fonds de pension », a expliqué le ministre. Cette décision était attendue. Le projet avait initialement été lancé par le gouvernement travailliste de Gordon Brown en 2008, qui voulait vendre 30 % du capital de Royal Mail. Mais, année électorale et colère des syndicats obligent, Peter Mandelson, l'ancien ministre de l'Industrie, avait préféré enterrer le dossier. Le gouvernement de coalition de David Cameron a déclaré, dès son arrivée au pouvoir en mai, sa volonté de mener à bien cette privatisation.Perte de 390 millions d'eurosL'entreprise ne transporte plus que 71 millions de lettres et paquets chaque jour contre 84 en 2005. L'an dernier, Royal Mail a perdu 390 millions d'euros. En outre, l'ouverture à la concurrence a resteint le marché du courrier contrôlé par Royal Mail à seulement 70 % du total. La situation de l'entreprise est aggravée par le déficit catastrophique de son fonds de pension 9,6 milliards d'euros. Pour le gouvernement, seul le secteur privé peut - en ces temps de rigueur budgétaire - renflouer Royal Mail. Selon le rapport, c'est la seule façon de préserver le service postal universel, c'est-à-dire la distribution de courrier au même prix quelle que soit la distance parcourue. Une précision qui a son importance, Londres n'a toutefois pas l'intention de privatiser les bureaux de poste, qui sont séparés de la distribution du courrier depuis 2001. Il n'empêche, les syndicats, réunis en conciliabule depuis dimanche, fulminent. « La privatisation sera désastreuse pour Royal Mail, estime Billy Hayes, secrétaire général du syndicat CWU. Le service universel postal sera en danger. » Il avertit d'ailleurs que le prix du timbre risque d'augmenter.Reste à connaître la méthode qui sera retenue pour la privatisation. Une introduction en Bourse ou une vente à une entreprise privée sont les deux scénarios envisagés. Dans chacun des cas, les employés de Royal Mail doivent recevoir une participation. Et le gouvernement devrait prendre le contrôle du fonds de pension, condition nécessaire pour faire venir des investisseurs privés.
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