Les géants du transport routier français tentent de s'adapter à la crise

14 % de recul d'activité (en tonnes par kilomètre). Tel est le tribut payé, selon le ministère des Transports et du Développement durable, par le transport routier à la conjoncture économique de 2009. Malgré cela, à force d'adaptation pour préserver leurs marges, les deux géants français du secteur (Stef-TFE et Norbert Dentressangle) ont bondi respectivement de 30 % et 34 % l'an passé. Depuis, leurs évolutions boursières ont fortement différé.Pourtant, les deux transporteurs routiers doivent faire face au même défi : la pression sur les prix issue du déséquilibre entre la demande des donneurs d'ordres et les capacités de transport. Pression aggravée par la hausse du carburant de 8 % depuis le début de l'année. Certes, le système de l'« indexation gazole » leur permet de répercuter ces variations de prix. Mais pas vraiment sur leurs factures... Malgré un rebond d'activité sur le premier semestre (hausse de 3,8 % du tonnage) et une hausse des prix de 15 % (qui restent encore inférieurs de 2 % à ceux pratiqués en 2008), les spécialistes ne parlent donc pas encore d'une reprise économique mais d'une stabilisation de conjoncture du secteur. Face à cette situation, les deux mastodontes français ont adopté une stratégie différente expliquant l'effet de ciseau de leur parcours boursier. Schématiquement, Norbert Dentressangle mise sur la diversification afin de réduire la part du transport dans son chiffre d'affaires (la logistique représente actuellement plus de 40 %). deux visionsStef-TFE mise sur la rationalisation de l'organisation et de la production. Deux visions, deux performances boursières. Norbert Dentressangle bondit de plus de 34 % sur l'année, surperformant tous les indices français et notamment son indice de référence (l'indice Euronext Transport Industriel, en hausse de 3 % sur la période) tandis que Stef-TFE est en repli de plus de 11 %. Cette différence est tout de même à relativiser. Les deux titres affichent une baisse de 10 % par rapport au début 2008, note un analyste. Norbert Dentressangle, plus cyclique, avait chuté de 61 % en 2008. Avec un PER 2010 allant de 6 pour Norbert Dentressangle à 11 pour Stef-TFE, les deux titres ne sont pas chers malgré leur rendement (1,72 % et 2,73 %). D'autant que, selon une étude de Kantar Worldpanel, les ventes de produits de grande consommation sont reparties à la hausse, supposant une amélioration de l'activité transport au second semestre. Jacques Nédellec
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