Les rétifs au changement ont des pouvoirs démesurés. Y compris sur le Net. Huit jours après avoir dévoilé un nouveau logo sur son site internet, Gap a dû y renoncer sous la pression des internautes. Sur le site Facebook, plus de 2.000 personnes, des Américains surtout, ont ironisé sur ce logo simplissime, noir sur fond blanc, que le numéro un mondial de l'habillement voulait imposer à la place de son carré bleu marine et blanc. Les commentaires étaient des plus virulents. «?Gap or Crap (Gap ou Merde)?» restera ainsi dans les mémoires. À tel point que, sur le site communautaire, Gap s'est fendu d'un communiqué pour annoncer son revirement. «?Tout indique qu'il nous faut revenir à l'ancien logo. Nous avons pris la décision de ne plus utiliser le nouveau logo sur gap.com dès ce soir?», a indiqué l'enseigne dans la nuit de lundi à mardi.C'est une victoire pour Pierre Rademaker, designer d'étiquettes et de logo de marques depuis 1972. L'homme a dessiné ce logo cubique voilà trente ans. Et, depuis, Gap l'a imposé presque partout. L'enseigne américaine est la colonne vertébrale d'un groupe aux 14,2?milliards de dollars de chiffre d'affaires. Elle fédère 1.450 des 3.100 magasins que Gap exploite dans le monde.Cet aller-retour est un coup dur pour Gap, engluée, depuis des années, dans son image de pourvoyeuse de jeans proprets des années 80. Les adolescents, dont les parents s'habillaient chez Gap, la boudent et lui ont préféré Abercrombie and Fitch, puis Forever 21. Depuis 2005, ses ventes annuelles reculent. Et depuis son arrivée en 2007, son PDG, Glenn Murphy, ancien de chez Drug Mart, s'échine à les relancer et à raviver la flamme Gap. Le nouveau logo devait symboliser le basculement de la marque du «?classique américain au style moderne, sexy et cool?», indiquait la semaine dernière sa porte-parole, Louis Callagy. Gap doit remettre son ouvrage sur le métier. «?Si le temps de modifier notre logo vient, nous le ferons autrement?», assure la marque.Juliette Garnie

latribune.fr

12 Oct 2010, 23:50

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