EN BREF

STRONG>VIVRE AU-DESSUS DE SES MOYENSIl y a des livres qui annoncent avec quelques certitudes ce qui va se passer dans une indifférence générale. « L'Empire des dettes », sorti en 2006, comptait parmi ceux-là. Lorsque William Bonner et Addison Wiggin ont refondu leur nouvelle édition, ils l'ont intitulée très logiquement « le Nouvel Empire des dettes ». Rares étaient ceux qui auraient pu imaginer il y a cinq ans la situation actuelle entraînée par la crise grecque. Si la nouvelle édition reste focalisée sur le cas des États-Unis, qui, entre-temps, du fait des centaines de milliards injectés dans l'économie outre-Atlantique ont alourdi encore davantage le fardeau de la dette, la leçon peut immanquablement s'appliquer au Vieux Continent. L'intérêt majeur de l'ouvrage réside dans la mise en perspective historique de l'essor et du déclin des empires, ainsi que du changement radical pris par les États-Unis depuis la fondation de l'austère république des pères fondateurs basée sur les principes du travail et de l'épargne. Qui plus est, Bonner et Wiggin n'ont pas leur pareil pour raconter cette histoire sur un ton vivant, avec ironie et humour. Polémique et instructif. R. Ju. « Le Nouvel Empire des dettes », par William Bonner et Addison Wiggin, éditions Les Belles Lettres, 414 pages, 21 euros.LA MALÉDICTION DE L'OR NOIRRéserves des sous-sols et prix du baril ont tendance à monopoliser le discours sur les hydrocarbures. Qu'une voix s'élève pour dresser une cartographie rebelle de l'or noir est donc bienvenu. Surtout sous la plume de Peter Maass, reporter américain qui conte avec relief ses pérégrinations. En Guinée, au Nigeria ou en Équateur par exemple, trois pays maudits et détruits par leurs réserves souterraines. La malédiction des ressources s'accompagne aussi d'une armada de mensonges. Comme ceux d'Hugo Chavez ou de Vladimir Poutine, qui s'enorgueillissent de la croissance économique de leurs pays, quand ils ne font qu'encaisser les dollars liés à la hausse du baril. Dans « Pétrole brut », le pillage des pays du Sud, la pollution de l'environnement et la corruption des gouvernants sont souvent imputés aux « majors », ces compagnies pétrolières surpuissantes. Et les Français en prennent pour leur grade. Pour Peter Maass, ils seraient les plus corrompus du Moyen-Orient et de l'Afrique. A. R. « Pétrole brut. Enquête mondiale sur une richesse destructrice », de Peter Maass, éditions Autrement, 261 pages, 20 euros.Sorties de criseMichel Aglietta, l'un des meilleurs spécialistes de la finance et principal représentant en France de l'école de la régulation, nous livre un prolongement de son essai sur la crise publié en novembre 2008, un examen minutieux et pédagogique de la crise financière et des pistes pour en sortir. En pleine crise de la dette souveraine, cette nouvelle édition, entièrement remaniée, se justifie pleinement alors que les voies de sortie évoquées il y a à peine deux ans - une nouvelle régulation et une Europe plus forte notamment - peinent à se mettre en place alors même qu'elles s'imposent de plus en plus. L'auteur ne cache pas ses doutes sur la capacité de nos gouvernants à remettre en cause les fondements mêmes de la crise actuelle qui semble désormais s'installer dans la durée. Une croissance trop molle, voire la déflation risquent d'avoir des conséquences irréversibles. Il faudra donc savoir se raccrocher aux seules bouées de sauvetage qui restent, le rattrapage des pays émergents et la transition vers une économie durable, pour trouver de nouvelles sources de croissance et parachever une réforme en profondeur de notre système financier. E. B. « La Crise. Les voies de sortie », nouvelle édition, de Michel Aglietta, éditions Michalon, 120 pages, 14 euros.
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